A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

lundi 17 mars 2014

Henry Ducordeaux (1846-1898), vétérinaire à Saint-Jean-de-Losne

Né à Mont-les-Seurre (Saône et Loire) : le 17 mars 1846, Antoine-Balthazard Ducordeaux propriétaire cultivateur vient déclarer son fils Gustave Marie Henry à la mairie accompagné de Jean-Baptiste Gallet géomètre et Louis Bon cultivateur.
Henry Ducordeaux est diplômé de l’école vétérinaire de Lyon à 23 ans en octobre 1869.On le trouve à Saint-Jean-de-Losne dès 1872, il loge dans une auberge rue du château ; en1876, il habite dans la maison du pharmacien Collin rue de la Liberté, puis place de laDélibération, il est voisin de Pierre Joseph Cretin marchand de bois, enfin rue du Canal (rue Joannès Rollier) où il meurt à 52 ans le 6 avril 1898, toujours célibataire.
Sur sa tombe au cimetière, se trouvait une stèle avec l’inscription,

H. DUCORDEAU
MÉDECIN VÉTÉRINAIRE
1846-1898
SES AMIS

surmontée d’un beau buste en bronze, œuvre d’Ernest Boutellier (professeur de sculpture et directeur de l’école des beaux-arts de Dijon, auteur entre autres en 1906 du buste de Joseph Garnier, conservateur des archives départementales de la Côte-d’Or).Ce monument a été érigé par les époux Cretin de Saint-Jean-de-Losne (« ses amis ») dont Henry Ducordeaux était le voisin et l’ami, place de la Délibération. Il avait sauvé la fille de ce couple atteinte d’une maladie infectieuse probablement mortelle (le croup), en pratiquant dans des conditions de fortune une intervention chirurgicale de la dernière chance qui avait sauvé la fillette…
Pierre Joseph Cretin était marchand de bois, il a été un des derniers à pratiquer le transport par flottage et à envoyer vers Lyon et Beaucaire des radeaux de troncs assemblés sur la gare d’eau. Leur fille sauvée par Henry Ducordeaux : Jeanne Marguerite, née le 25 septembre1881, (décédée en 1963) a épousé Edouard Crotet, clerc de notaire, le 15 janvier 1900, c’était la grand-mère de Madame Groche, qui nous a raconté cette histoire.
Le buste en bronze a été sauvegardé à la mairie il y a plusieurs années et la stèle restée en place au cimetière, menacée de destruction dans le cadre de l’opération en cours de reprise des tombes en état d’abandon a été démontée, l’ensemble installé au pied de l’escalier d’honneur de l’Hôtel de Ville de Saint-Jean-de-Losne.

© Texte et Photo Pierre Marie Guéritey

vendredi 7 mars 2014

J - 8 pour le Salon Photo Nature à Saint Jean de Losne

L'association Saône Nature & Patrimoine organise le Salon Photo Nature du Val de Saône les 14, 15 et 16 mars 2014 à la salle polyvalente de Saint-Jean-de-Losne. Ce Salon prend la suite des 6 éditions du Salon de la Photo Animalière du Val de Saône organisé par Promo Saint Jean et s’ouvre à la flore et au paysage, et prend donc la dénomination de Salon Photo Nature. Il nous fait voyager entre Bourgogne, Jura, Hérault, mais aussi beaucoup plus loin comme en Patagonie, au Rwanda ou en Articque.
18 exposants et deux thèmes dans deux espaces : dans la salle polyvalente la faune et dans la salle à usages multiples, la flore et les paysages.
Côté faune : Yannick Gouguenheim (photos subaquatiques en eau douce), Sylvain Vadans (faune du Jura), François Faucon (insectes et papillons), Daniel et Denise Gourdin (les gorilles du Rwanda), André Brocard (faune de Patagonie), Guillaume François (Grand Duc du Jura), Caroline Antao (macrophotographie d’insectes), Eric Mary (libellules), Andrée Lemarié (faune d’Articque), Martine Propice (photos macro et proxi de nature), Dominique Migliani (faune des étangs de l’Hérault).
Côté flore et paysages, on retrouvera avec plaisir Sophie Luciani
et Gaëlle Nauche, et aussi Clément Wurmser (fleurs en lumière crépusculaire) et Frédéric Labaune (macrophotographie au-delà du rapport 1/1).
Participent aussi le Club Photo de Chevigny Saint Sauveur (photos de nature), et le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne (protection de la nature).
Patryck Vaucoulon, photographe et naturaliste, présentera en avant-première son exposition « Citeaux et les terrasses alluviales de la Saône » (qui sera ensuite installée à l’abbaye de Citeaux en avril). Il dédicacera le récent ouvrage qu’il a publié sur le même sujet. Notons également la présence au salon du magasin Phox de Dijon (matériel photographique).
Les visiteurs pourront voter pour la photo de leur choix. Trois prix récompenseront les photographes : Prix du public adulte, Prix du Public Enfant et Jeunes, et Prix de l’association Saône Nature & Patrimoine.
Le samedi 15 mars à 19h30 aura lieu la projection (entrée libre) de films et diaporamas animaliers à la salle des fêtes de Losne.


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Renseignements pratiques : ouverture du Salon Photo Nature : vendredi 14 mars de 14h à 18h, samedi 15 mars et dimanche 16 mars de 10h à 18h non stop. Entrée du salon : 2€ (gratuit – 14 ans). Grand parking gratuit. Buvette et petite restauration.

Ce salon de la Photo Nature, au-delà de la beauté et de la qualité photographique, est aussi un moyen de faire passer un message, de témoigner de la beauté du monde et de la nécessité de sa protection. Il permet également d’échanger avec les photographes sur l’art de la photo et la nature.
Pour trouver le Salon à Saint Jean de Losne :

vendredi 21 février 2014

Un anniversaire oublié : l’invasion de 1814 à Saint Jean-de-Losne.

Les habitants de Saint-Jean-de-Losne ont montré encore une fois leur bravoure, en résistant aux troupes des coalisés qui poursuivaient l’armée de Napoléon 1er pendant la campagne de France….
Le 15 janvier 1814, les troupes autrichiennes approchent de Losne. Le maire de Saint-Jean-de-Losne, Pierre Coste, réunit le conseil municipal et prend des mesures visant à assurer le plus grand calme. Le commandant de la garde nationale, Marion, est chargé d’en assurer l’exécution. Le Maire attend l’arrivée de 9 cavaliers et 250 à 300 fantassins en provenance d’Auxonne. Le 16 janvier a lieu la première escarmouche. Le Maire en rend compte au préfet :
« quelque-uns de nos concitoyens à cheval et beaucoup d’autres à pieds et armés se sont réunis à l’instant à la troupe et ont couru ensemble au poste ennemi qui a été emporté de vive force après un sanglant combat. Onze d’entre eux ont été faits prisonniers, quatre ont été tués et sept se sont sauvés ».
Le même jour, le pont est coupé. La délibération prise le 17 janvier fait état de 19 prisonniers autrichiens. Des nouveaux combats ont lieu. Une commission est nommée pour organiser une compagnie formée d’habitants originaires du canton âgés de 20 à 50 ans. Le 18 janvier, le maire fait une proclamation aux habitants de la ville :
« Le zèle, le dévouement, la bravoure de plusieurs d’entre vous, favorisent les obstacles que nous opposons à l’ennemi. Tous se réunir pour rétablir dans vos âmes la sécurité indispensable pour agir avec sang-froid et continué l’exécution de nos mesures de précautions. Quelques-uns semblent voir avec peine le départ de quelques femmes et enfants ainsi que l’exportation de quelques marchandises. Et que vous importe ! Les femmes et les enfants ne peuvent pas nous être d’une grande utilité. Nous ne pouvons en quelque sorte refuser le départ aux femmes surtout, dont l’extrême sensibilité pourrait peut-être paralyser le zèle de leurs maris. D’ailleurs nous restons à notre poste, le Commandant de la Garde Nationale ne le quittera pas, des renforts sont sollicités et nous sommes dans la confiance de les obtenir.
Courage, fermeté, résolution pleine et entière
Et tout nous annonce que nous réussirons. »

Suit un renvoi qui dit : « Une lettre de Chalon datée du 16 courant et que je lis à présent annonce positivement que les Chalonnais eux-mêmes aidés de 60 hommes du même régiment que celui dont partie est ici, ont forcé l’ennemi à évacuer Saint-Marcel. Des actes de bravoures sont cités de la part des chalonnais. Vous voyez qu’à Chalon, comme ici, il y a des braves. »
Pierre Coste
Une maison est réquisitionnée pour loger la troupe venue en renfort.
Malgré cette résistance, les coalisés entrent dans Saint-Jean-de-Losne le 20 janvier. Le 24 janvier 1814, le général ennemi entre à la tête de 4000 hommes dans Saint-Jean-de-Losne. L’atmosphère y est glaciale : toutes les habitations et les commerces sont fermés. Le commandant de la troupe tient à rassurer la population sur ses bonnes intentions. Antoine Hernoux s’empresse d’inviter les habitants à faire bonne figure à l’occupant. Pierre Coste est emmené au Q.G. de Sampans, il est libéré le 30 janvier. La ville sera en permanence occupée par les troupes autrichiennes et les réquisitions effectuées par celle-ci seront très lourdes.
Le 6 avril, Napoléon abdique, le 13, il signe le traité de Fontainebleau et est exilé à l’île d’Elbe. Moins d’un an plus tard, le 14 mars 1815 il est de retour et il remet la Légion d’Honneur aux villes de Saint-Jean-de-Losne, Tournus et Chalon sur Saône.

« Le 14 mars 1815, Napoléon coucha à Chalon sur Saône, il y reçut une députation de Saint-Jean-de-Losne ; cette petite ville, fidèle au souvenir d’une défense héroïque en 1636, avait également, le 17 janvier 1814 opposé aux Autrichiens la résistance la plus énergique.
« Je ne puis me rendre chez vous  dit-il aux membres je le regrette, dites à votre digne maire que je lui donne la croix, car c’est pour vous, Braves gens que j’ai institué la légion d’honneur et non pour les émigrés pensionnés par nos ennemis ». Et le 27 avril 1815, Napoléon confiait à la Bravoure des habitants de Saint-Jean-de-Losne deux pièces de canon avec un approvisionnement de 200 coups par pièce. »


Mais le 18 juin, la Grande Armée est défaite à Waterloo, Napoléon abdique une seconde fois le 21 juin 1815, il est exilé à Sainte Hélène où il meurt le 5 mai 1821.

© Texte Pierre Marie Guéritey

vendredi 24 janvier 2014

Concert de l'ensemble Joseph Samson à Saint Jean de Losne le 23 mars

Concert de l'ensemble Joseph Samson à Saint Jean de Losne le 23 mars.

Saint Jean de Losne, dimanche 23 mars à 16h, église paroissiale, concert de l’ensemble Joseph Samson, direction Jean Louis Gand, Fabienne Conrad soprano, Frédéric Mayeur orgue. Stabat Mater de Schubert, et airs sacrés et motets de Rameau. Entrée libre. PAF. Avec le soutien de Saône Nature et Patrimoine.

lundi 20 janvier 2014

La Fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon (2)

La nécessaire fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon est-elle possible ?
Nous avons rappelé ( http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.fr/2013/12/saint-jean-de-losne-la-fusion-des.html) que, le 12 mars 1816, le sous-préfet de Beaune avait adressé une lettre aux communes concernées souhaitant « la réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne » et que le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne s’y était unanimement déclaré favorable le 18 mars.
Alors pourquoi ne s’est-il rien passé ?
C’est qu’à cette époque, cette proposition ainsi formulée ne pouvait qu’être rejetée par les autres communes!
Saint-Usage et Echenon ont adopté le même jour une résolution identique :
« Considérant que la gestion des affaires administratives ne pourrait y gagner parce que les besoins locaux sont mieux appréciés par un magistrat résidant sur les lieux que par un étranger.
Qu’il y aurait moins de célérité dans leur expédition parce que souvent l’accès auprès du maire deviendrait difficile et que tout ce qui concernerait la ville serait sans doute traité avant les choses qui intéresseraient les villages.
Que l’expérience qu’ils avaient acquise lors de la formation des administrations centrales dont les délibérations étaient souvent prises avec partialité et où les réclamations peu éloquentes de l’homme de la campagne étaient souvent rejetées quoique justes leur fait redouter la réunion proposée qui pourrait entrainer les mêmes inconvénients.
Que le motif d’amélioration de l’esprit public est mal fondé en ce que le magistrat du village, bien choisi, exerce une influence continuelle sur ses administrés avec qui il est plus en rapport de langage et d’habitude que le citadin.
Qu’en considérant la chose sous le rapport de la moralité, l’homme de la campagne ne peut que perdre en fréquentant trop souvent la ville où il contracte des besoins factices, ce qui arriverait dans le cas de réunion.
Par ces motifs les membres du conseil… (se prononcent pour)… le rejet de la réunion demandée »
De même le conseil municipal de Losne,
« …a considéré qu’il y aurait peu d’avantage à consentir à ladite réunion, qu’au contraire il y aurait beaucoup d’inconvénients la commune étant composée de trois hameaux et deux rentes considérables formant trois sections distantes les unes des autres de plus de trois kilomètres, que d’un autre côté la commune de Losne étant séparée de la ville de Saint-Jean-de-Losne par la Saône sur laquelle il existe un pont qui est dans le plus mauvais état, que ce pont étant en ruine peut tomber incessamment et qu’alors toute communication serait interrompue entre les deux pays.
Considérant aussi que la commune étant peuplée de plus de mille âmes il est essentiel pour une exacte surveillance que l’autorité administrative y réside, que pendant une partie de l’année 1815 l’administration de la commune avait été confiée à M. le maire de Saint-Jean-de-Losne, que pendant ce temps les intérêts des habitants ont beaucoup souffert.
Ont délibéré qu’ils ne peuvent consentir à la réunion de la commune de Losne à la ville de Saint-Jean-de-Losne…. »

On était alors en présence de deux mondes bien différents : la ville et la campagne, et la proposition de l’administration était obligatoirement ressentie par la population de cultivateurs des communes rurales comme le projet de leur asservissement aux intérêts des notables et des marchands de la ville.
On mesure aussi dans ces textes la difficulté réelle des communications entre les villages et Saint-Jean-de-Losne à cette époque : le pont de Saône était encore en bois, il s’est écroulé définitivement en 1830 et n’a été remplacé par un pont de pierre qu’en 1838. La levée entre Saint-Usage et Saint-Jean-de-Losne était souvent coupée par les inondations et le pont qui existait sur les anciens fossés de la ville était aussi en très mauvais état. Les chemins joignant Echenon à Saint-Jean-de-Losne et Losne à Chaugey et Maison-Dieu étaient submergés à chaque crue de la Saône

Ces raisons du rejet nous semblent, aujourd’hui, d’un autre temps. Mais il faut s’en souvenir, et ne pas oublier qu’il y a eu ensuite encore d’autres tentatives différentes, qui ont toutes échoué. 
Si depuis la publication de l’article précédent, beaucoup d’opinions favorables se sont manifestées, d’autres arguments peuvent à coup sûr être opposés au projet de fusion des communes : il faut retenir de cet échec passé la maladresse de l’administration et la nécessité d’un travail de construction concertée par tous les partenaires et d’explication du projet afin que chaque commune puisse en mesurer l’intérêt et y adhérer.


Pierre Marie Guéritey, 21 janvier 2014

Philippe Hartmann, facteur d’orgues

Philippe Hartmann est revenu à Saint-Jean-de-Losne en octobre 2010, nous l’avions invité à l’occasion des journées Riepp (organisées par les amis de l’orgue de la cathédrale de Dijon et les amis de l’orgue de Dole).
Nous avons alors repris les discussions commencées 45 ans plus tôt au sujet du tempérament inégal …et autres conversations, passionnantes comme toujours…et nous sommes allés à l’église revoir et entendre cet orgue qu’il avait « ressuscité » en 1963 (à l’occasion de l’enregistrement de Michel Chapuis) qu’il entretenait avec tant de soin (ce que Jean Deloye continue de faire) et qu’il venait jouer le dimanche depuis Rainans au début des années 70 …

Monsieur Hartmann est décédé le 16 janvier 2014, nous ne l’oublierons pas.

voir aussi :



Philippe Hartmann et l’orgue de Saint-Jean-de-Losne (octobre 2010)


Pierre Marie Guéritey, 20 janvier 2014

lundi 13 janvier 2014

Bientôt le Salon Photo Nature du Val de Saône de Saint-Jean-de-Losne

L'association Saône Nature & Patrimoine, association saint-jean-de-losnaise,  organise son Salon Photo Nature du Val de Saône les 14, 15 et 16 mars 2014 à la salle polyvalente de Saint-Jean-de-Losne. Ce Salon prend la suite des 6 éditions du Salon de la Photo Animalière du Val de Saône.
Au programme, 18 photographes exposants venus de toute la France et un club photo, la participation d’un club de protection de la nature, un stage, des exposants de matériel, des animations scolaires. Les photographes exposeront des photographies de la faune, de la flore et des paysages.
Patryck Vaucoulon photographe naturaliste dédicacera son ouvrage « Citeaux et les terrasses alluviales de la Saône » et présentera une série de photographies sur la faune et la flore dans cette région de la Saône.
Les visiteurs du Salon pourront voter pour la photo de leur choix. Trois prix sont institués : Prix du public adulte et Prix du Public Enfant et Prix de l’association Saône Nature & Patrimoine qui récompenseront les photographes primés.
Le samedi 15 mars à 19h30 aura lieu la désormais habituelle projection de films et diaporamas animaliers à la salle des fêtes de Losne (entrée libre).
Ouverture du Salon : vendredi 14 mars de 14h à 18h, samedi 15 mars et dimanche 16 mars de 10h à 18h non stop. Entrée : 2€ (gratuit – 14 ans). Buvette et petite restauration.
Contact : Saône Nature & Patrimoine :
saonenaturepatrimoine@yahoo.fr

L'affiche officielle du Salon due à Claude Feuillebois :



dimanche 12 janvier 2014

Le mobilier de l’Eglise de Saint-Jean-de-Losne : les Stalles

Les stalles de l'église de Saint-Jean-de-Losne : un ensemble unique de menuiserie du xviiie s. qu’il est urgent de sauver. En entrant dans le chœur, derrière la grille en fer forgé (début xixe s.), on découvre les deux rangées de stalles en chêne. Installées en 1757-58, elles ont remplacé un ensemble de stalles gothiques datant de la construction même de l’église. Ces stalles étaient destinées aux prêtres familiers. Elles sont l’œuvre de deux menuisiers dijonnais : Jacques Surlut, qui en a donné le dessin et Antoine Charcot qui les a réalisées.

Les panneaux de chêne moulurés et sculptés de motifs religieux en bas-reliefs, jadis posés au-dessus des sièges et constituant les dosserets et parties hautes de ces stalles ont été déposés en 1886 et redistribués contre les murs de l’abside et des chapelles de Saint Joseph et de la Vierge où se trouvent aussi les jouées et une partie de la corniche.

Construction des stalles au XVIIIe siècle :
En 1754, la construction des nouvelles stalles est décidée par la fabrique. La confrérie de Saint Yves y contribue. L'exécution des stalles est confiée à Antoine Charcot, maître menuisier à Dijon, qui a construit la même année celles de la Chapelle aux Riches à Dijon. Les plans ont été dressés en 1756 par Jacques Surlut, lui aussi maître menuisier à Dijon.
Cet ensemble présentant dix stalles de chaque côté est achevé en 1757. Le peintre Jean Courand cadet, reçoit 126 livres le 25 novembre 1757 pour les vernir. Des panneaux de boiseries sont ajoutés par Charcot au-dessus de ces stalles et payés 200 livres le 11 juin 1758.

Mutilation des stalles en 1886 :
Malheureusement, cet ensemble est aujourd’hui dispersé. Dès 1853, et ensuite à chacune de ses visites pastorales Mgr. Rivet (archevêque de Dijon de 1838 à 1884) a demandé que les panneaux sculptés de la partie supérieure des stalles soient démontés, faisant remarquer que ces stalles « choquaient l’œil aussi bien que les convenances architecturales » ! C’est l’abbé Jules Thomas curé de Saint-Jean-de-Losne qui a fini par obtempérer, après la mort de Mgr Rivet, en 1886, à l’occasion des travaux exécutés dans l’église pour la célébration du 250ème anniversaire du siège de 1636.
Ces boiseries en chêne ont été conservées et se trouvent distribuées en désordre contre les murs de la chapelle de la Sainte Vierge, de Saint Joseph et autour du sanctuaire.

Programme décoratif des stalles (reconstitution) :
De chaque côté, on trouvait une jouée à chaque extrémité, ornée de motifs végétaux (fleurs, fruits), et trois panneaux plats au grand cadre ornés d’angelots, avec quatre panneaux sculptés intercalés.

Au total quatre jouées, six panneaux plats et huit panneaux sculptés. Ceux-ci présentent des compositions en bas-reliefs où on identifie sans peine des thèmes précis :
- l’ancien testament :
Mitre hébraïque, les tables de la loi (avec inscriptions hébraïques), les trompettes de Jéricho, le serpent d’airain enroulé sur le bâton d’Aaron, le tout sur un fond de pampres et de grappes de raisin, la harpe et la couronne de David. (actuellement dans la chapelle de la Ste Vierge).
- le nouveau testament :
Présente les insignes de la papauté : la tiare, la croix papale à trois traverses, l’étole, les tables de la loi (sans inscription), un chandelier et une aiguière. (actuellement dans la chapelle de saint-Joseph).
Autour du maître autel :
2 Panneaux : le pèlerinage et la Communion
- les instruments de la messe (1):
le calice, la patène, l’encensoir, l’étole, le livre, deux hautbois.
- Les insignes d’un archevêque :
La crosse, la mitre, pallium, croix à deux traverses, encensoir, seau avec goupillon et buis.
- Les attributs du martyre :
couronne de lauriers, croix, entrecroisée avec un lys surmontant une urne et une gloire Jéhovah, casque romain, arc, flèche, carquois et épée.
- la communion :
calice, la patène, épis de blé, livre, aiguière et bassin, chandelier entrecroisé avec un bâton de procession à lanterne et une croix à deux traverses, lampe.
- Le pèlerinage :
livre, vases, coquille, serpent (instrument de musique), entrecroisé avec des flambeaux, seau.
- Les instruments de la messe (2):
Livre, étole, canons de l’autel, deux chandeliers entrecroisés, une flûte ou chalumeau double.
Les deux panneaux présentant les instruments de la messe sont légèrement concaves et se trouvaient donc à l’entrée des stalles du côté de la nef. Il serait facile de remettre cet ensemble en ordre et à sa place et de retrouver ainsi le décor complet du chœur.

Un sauvetage urgent et nécessaire
Ces boiseries, d’une qualité exceptionnelle autant par leur programme décoratif que par le matériau et la finesse d’exécution de la menuiserie et de la sculpture ont échappé au vandalisme révolutionnaire. La quasi-totalité du meuble est conservée, mais ses éléments sont plaqués depuis plus de 100 ans contre des murs de briques humides, les panneaux sont déformés et les assemblages disjoints, le bois commence à pourrir à certains endroits.

Il est urgent de les enlever de leur situation actuelle pour les étudier, les traiter, les restaurer afin de pouvoir reconstituer l’ensemble, dans le cadre de la restauration complète de l’église, reconnue nécessaire depuis plusieurs années.
Ignorer cette priorité équivaut à décider à court terme la ruine de l’église et de son mobilier, classés monuments historiques, siège de la paroisse de Saint-Jean-de-Losne, et éléments essentiels du patrimoine de la ville.
Pierre Marie Guéritey, janvier 2014

© Texte et Photos Pierre Marie Guéritey

samedi 14 décembre 2013

SAINT-JEAN-DE-LOSNE : LA FUSION DES COMMUNES, CONDITION NECESSAIRE DU DEVELOPPEMENT

Au 1er janvier 2014, Brazey-en-Plaine (2600 habitants) rejoindra la communauté de communes Rives-de-Saône. La prochaine réforme territoriale va remplacer les deux cantons de Seurre et Saint-Jean-de-Losne par une collectivité couvrant le périmètre actuel de la communauté de communes.
Ce territoire, avant tout, a besoin d’une ville attractive d’une taille suffisante, comparable à Auxonne (7700 habitants), Nuits-Saint-Georges (5600 habitants)… et cette ville aurait pu exister depuis bientôt 200 ans :

18 mars 1816

Délibération du conseil municipal portant qu’il est d’avis que la réunion des communes de Saint-Usage, Echenon et Losne à celle de Saint-Jean-de-Losne ait lieu.
Le conseil municipal de St Jean de Losne assemblé extraordinairement en exécution de la lettre de M. le sous-préfet de Beaune à M. le Maire de cette ville du douze de ce mois pour émettre son vœu sur la réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne, vu ladite lettre.
Considérant que placée au centre des trois autre communes celle de St Jean de Losne n’est qu’à la distance d’un kilomètre de la plus éloignée des trois que leur position respective les appelle depuis longtemps à ne former qu’un seul corps politique et que déjà elles ne forment qu’une même paroisse.
Considérant que la réunion projetée et l’établissement d’une autorité de police qui parait être la suite a le triple avantage de centraliser l’administration de ces communes, de simplifier la correspondance de l’autorité supérieure avec elles de faciliter l’action de la police et de lui fournir de nouveaux moyens de surveillance et de répression.
Est d’avis que la réunion des communes de Losne, Saint Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne est une mesure utile sous le rapport tant du bien général que de la sureté publique.
Fait et délibéré à Saint Jean de Losne en la maison commune le dix-huit mars mil huit cent seize et les membres du conseil ont signé.
[signatures]                                                        (Saint-Jean-de-Losne, archives municipales)

Il est temps de réaliser ce projet, (pas forcément pour les mêmes raisons qu’en 1816 !…)
Une telle fusion ne peut pas se faire en un jour, mais depuis deux cents ans, sans que rien d’officiel n’ait été conclu, elle s’est construite peu à peu dans les domaines les plus divers. Déjà, bien avant, en 1658, l’hôpital de Saint-Jean-de-Losne avait été créé pour remplacer des petits hôpitaux existants dans d’autres communes voisines.
Les trois communes de Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage et Echenon, dont les morts étaient enterrés dans le cimetière de Saint-Jean-de-Losne « depuis des temps immémoriaux », ont créé en 1825 à Saint-Usage le cimetière intercommunal, sur un terrain acheté d’un commun accord, et, depuis, les trois communes participent ensemble à la gestion de ce cimetière. Plus récemment, Losne a rejoint la paroisse en 1941, desservie alors par le vicaire de Saint-Jean-de-Losne.

Les autres exemples sont nombreux : le port de Saint-Jean-de-Losne, c’est la gare d’eau, qui s’étend sur le territoire de Saint-Jean et de Saint-Usage, la gare SNCF de Saint-Jean-de-Losne est à Saint-Usage. La station d’épuration est à Chaugey, le centre de secours est à Saint-Jean-de-Losne, de même que la perception et la gendarmerie ; Saint-Usage a une zone commerciale et des industries, Echenon a le collège, l’ASUJL (Association sportive Saint-Usage Saint-Jean-de-Losne Losne) dont le terrain est à Chaugey accueille des jeunes d’Echenon dans le cadre de l’Entente, le terrain de camping et la base de canoë-kayak sont sur le territoire de saint-Usage, etc.
 
 On peut difficilement être plus proche !

Il suffit de passer le pont ! 
 
 Si, ces communes, dans les années de prospérité de l’après-guerre, ont développé au contraire un certain individualisme, par exemple en construisant chacune une salle polyvalente ou certains équipements sportifs aujourd’hui obsolètes, la fusion apparait maintenant comme une nécessité, d’autant qu’aujourd’hui, par le développement de l’habitat pavillonnaire à Chaugey, Maison-Dieu, Saint-Usage, Echenon, l’ensemble des quatre communes s’est développé comme une zone urbaine.

Le périmètre urbanisé (en rouge) et le centre-ville (en bleu).
(Carte routière Michelin)
Le centre-ville comprend Saint-Jean-de-Losne et Losne proprement dit, de part et d’autre du pont de Saône (l’île Rollet est d’ailleurs une partie du territoire de Saint-Jean-de-Losne). La plupart des habitations d’Echenon, de Saint-Usage et de Losne Chaugey Maison-Dieu sont peu éloignées de ce centre. Comme dans la plupart des centres villes, le nombre d’habitants a stagné, voire diminué et beaucoup de petits commerces ont périclité. Il reste cependant dans ce centre-ville les pharmacies, médecins, dentiste, optique, ostéopathe, banques, assurances, agences immobilières, coiffeurs, fleuristes, boulangeries pâtisseries, boutiques de cadeaux, tabacs-presse-jeux, taxis, garage, etc… et la majorité des restaurants hôtels et cafés, ainsi que deux « grandes surfaces » installées depuis longtemps, qui apparaissent maintenant plus comme des supérettes de proximité indispensables aux touristes et aux habitants. Des artisans sont encore installés dans ce centre-ville, beaucoup se sont aussi déplacés à la périphérie : Chaugey, Maison-Dieu, Saint Usage, Echenon.
Château d'eau d'Echenon : de l'eau pour tous...
 
L’union des quatre communes doit être réalisée autour de ce centre-ville constitué par Saint-Jean-de-Losne et Losne. Ce qui pouvait apparaître en 1816 comme une contrainte inutile de l’administration se trouve aujourd’hui largement justifié par la multiplicité des actions et structures mutualisées et la continuité des constructions, qui occupent une partie des terres agricoles jadis exploitées entre les villages.
La fusion permettra de faire exister enfin une ville attractive de presque 5000 habitants, en respectant l’identité de ses quartiers, depuis longtemps bien identifiés, de faire des économies dans la gestion de l’ensemble, de regrouper les services dans des locaux plus accessibles, et en mutualisant les moyens, d’entretenir plus facilement le patrimoine et de réaliser de nouveaux équipements et des projets de développement vraiment nouveaux.

Population :

 
En 1816
Aujourd’hui
Echenon :
700
712
Losne (Losne, Chaugey, Maison-Dieu) :
1000
1597
Saint-Jean-de-Losne :
1500
1167
Saint-Usage :
600
1199
 
3800
4685

1 -      Le cadre administratif existe :
http://www.collectivites-locales.gouv.fr/fusion-communes-0
 
      2 -      ça bouge :

«…. L’Etat entend également encourager les fusions de communes et a commencé à dégager à cet effet des moyens budgétaires… »

(Le Monde, vendredi 29 novembre 2013 p 7)

Mesdames et Messieurs les (futurs) élus, en 2016 il y aura 200 ans que l’idée a été lancée c’est un objectif raisonnable pour la réaliser, et c’est dès maintenant qu’il faut mobiliser les habitants autour de ce projet.
 

© Texte et photos  Pierre Marie Guéritey, décembre 2013

 

lundi 4 novembre 2013

11 novembre : 15e édition du Salon du Livre 2013 à Saint-Jean-de-Losne

Saint-Jean-de-Losne, 11 novembre 2013 : 15ème édition du Salon du Livre 2013
Le 11 novembre 2013, c’est la 15° édition du Salon du Livre à la salle polyvalente de Saint-Jean-de-Losne, place du Port Bernard (parking gratuit assuré). Organisé par l’office de Tourisme Rives de Saône, le Salon réunira quinze professionnels : bouquinistes, marchands de livres anciens, cartes postales et vieux papiers, qui proposent aussi des disques vinyles et CD, des gravures et des timbres de collection.
Quelques auteurs de publications et ouvrages concernant le Val de Saône et les alentours sont invités : Alain Cessot (« Les cahiers de Losne, Chaugey, Maison-Dieu ») Jean-Louis Rousselet (« Histoire de Pagny-la-Ville »), François Lamy-Bion (« Gray et la Saône de la conquête française à la révolution industrielle 1678-1830 »), Jean-Pierre Feuillebois, (« l’Abbaye de Damparis », « Les chevaliers de Rye »), Ecomusée du Maraichage et des traditions populaires du Val de Saône, (« Le patois des Granges d’Auxonne », « Petite et Grande Histoire de la région d’Auxonne à travers sa tradition maraîchère »).
Ce sera donc l’occasion de découvrir quelques ouvrages anciens ou plus récents, ou des documents rares, de compléter sa bibliothèque en faisant une bonne affaire, de découvrir ou revoir Saint-Jean-de-Losne (20 km. de Dole, 30 km. de Dijon) et éventuellement d’y déjeuner dans un des restaurants du bord de Saône.
Ouverture de 9 h. à 17 h. (entrée 1€, gratuit pour les enfants jusqu’à 14 ans, buvette).

Renseignements à l’Office de tourisme : Tel. 03 80 37 15 70.