A
Pierre-de-Bresse, le 8 mai 2012
Journée commémorative, avec une conférence à la
salle des fêtes animée par Sylvie MONIN-BADEY, Maître de Conférences de l’Université de LYON III.
« Quelques
grands faits de cette époque seront au cœur du débat : accidents d’avion
français en 1939 sur le secteur, les actions de la Résistance, les
parachutages, l’occupation avec le camp allemand, les déraillements de train,
notamment celui d’Authumes, les embuscades menées par les résistants, la
déroute de l’occupant, l’arrivée des Américains et naturellement un hommage aux
soldats, prisonniers, résistants et déportés du secteur. »
11 h 15 Cérémonie à Terrans, suivie par celle de
Pierre-de-Bresse, exposition à la salle des fêtes avec chants des élèves du
collège et des écoles primaires avec l’Amicale Pierroise et le verre de
l’amitié. 14 heures : conférence interactive avec Sylvie Monin-Badey.
A
Saint-Jean-de-Losne le dimanche 9 septembre 2012 : Grand défilé historique,
organisé par l’association « coup de
cœur ».
Les
associations de Saint-Jean-de-Losne et des communes voisines sont invitées à
participer à une réunion de préparation le vendredi 20 avril à 19 h. à la
mairie de Saint-Jean-de-Losne
La Libération de Saint Jean de Losne, 10 septembre 1944 (d’après
les souvenirs de Madame Gabrielle Ganée)
« Je
n’oublierai jamais le dernier dimanche de juin 44 » dit Madame Ganée, qui
a vécu tous ces évènements : le dimanche 25 juin vers 17 heures, un incident qui aurait pu
avoir des conséquences dramatiques s’est produit : des résistants du
groupe Bonaparte font sauter les portes de l’écluse d’entrée du canal de
Bourgogne. Pendant que le canal se vide, deux soldats allemands s’avancent sur
le pont de Saône, ils sont abattus par les résistants qui remontaient le pont
en voiture. Les conséquences auraient pu aller jusqu’à la destruction de la
ville et au massacre des habitants comme à Oradour-sur-Glane le 10 juin ou en
juillet à Dortan.
L’Abbé Paul Sassier qui se
trouvait à Losne s’est précipité pour administrer l’extrême-onction aux deux
soldats, ensuite, la supérieure des sœurs de l’Hôpital, une alsacienne, qui
parlait l’allemand et le Maire, Joannès Rollier, ont reçu avec beaucoup de dignité le commandement et la gendarmerie
dans la chambre funéraire où les corps des deux soldats avaient été transportés,
ils ont su trouver les mots pour présenter la situation de telle sorte qu’il
n’y ait pas de suite. Grâce à eux, le pire a été évité.
La Première Armée française commandée par de Lattre de
Tassigny, débarquée en Provence le 15 août avec les forces alliées remonte la
vallée du Rhône. Lyon est libérée le 3 septembre, Chalon-sur-Saône le 5, Dole et
Seurre le 8, Saint-Jean-de-Losne le 10, Dijon le 11. Le 12 septembre, la
jonction est faite à Chatillon-sur-Seine avec la 2e DB de Leclerc
qui était entrée à Paris le 25 août. On voit que dans les trois mois qui ont
suivi le premier débarquement en Normandie le 6 juin 1944 tout est allé très
vite, sinon facilement !.
A Saint-Jean-de-Losne, la première semaine de
septembre est agitée, les ponts de chemin de fer
sautent, ainsi que ce qui restait du pont de Saône, déjà dynamité en
1940 : les vitres des maisons et de l’église, ainsi que les toitures
réparées tant bien que mal depuis 1940 sont à nouveau soufflées par les
explosions. Pendant deux jours et deux nuits, des soldats allemands traversent
Saint-Jean-de-Losne : ils sont à pied, en charettes, a vélo, ou avec des
voitures à bras. Ils sont épuisés, certaines campent sur le chemin d’Echenon et
aussi à Losne sur le quai de la Hutte.
Le
10 septembre à 6h30, le Régiment du 2e spahis entre dans Saint-Jean-de-Losne.
Les Résistants du Maquis Dubois qui avaient participé à la libération de Dole
et Seurre le 8, entrent aussi à Saint-Jean-de-Losne en traversant la Saône sur
le bac et avec des barques.
Ce Maquis avait été créé en 1941 il comptait plus de 700 combattants et il a participé à de nombreuses opérations en Saône-et-Loire et dans le Jura.
Ce Maquis avait été créé en 1941 il comptait plus de 700 combattants et il a participé à de nombreuses opérations en Saône-et-Loire et dans le Jura.
les cloches de l’église sonnent et le Maire, Joannès Rollier organise le défilé de la victoire,
« c’est une histoire simple sans coup d’éclat, mais beaucoup étaient prèts
à intervenir » dit encore Madame Ganée, dont le mari et le beau frère
étaient membres du Maquis Dubois aux côtés d’un groupe de plus de 70 habitants
de Saint-Jean-de-Losne. Aujourd’hui, presque tous sont morts. Monsieur Perrin, le
pharmacien qui tenait l’actuelle pharmacie du Val de Saône à l’angle de la rue
Martène et de la rue Desilles et qui commandait le groupe est décédé récemment.
Il convient d’insister sur le rôle important du
maire : Joannès Rollier qui pendant
toute la durée de la guerre a su composer avec l’occupant selon les
circonstances, au mieux des intérêts de sa ville. Joannès Rollier n’a pas survécu beaucoup à la libération de Saint-Jean-de-Losne
puisqu’il est décédé subitement en octobre 1944. Dans une séance extraordinaire
du 12 octobre 1944, le conseil municipal « adresse sa gratitude à l’homme
qui pendant 16 ans d’une carrière administrative sans reproche a mis toute son
intelligence et tout son dévouement au service de son pays ». Il est bien
normal qu’une rue de Saint-Jean-de-Losne porte son nom.
© Pierre Marie Guéritey.
© Pierre Marie Guéritey.
Voir les communiqués de presse à ce sujet :
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