A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

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lundi 5 janvier 2015

La fusion des communes : une opportunité à saisir dès 2015

La fusion des communes est plus que jamais une nécessité en ce début d’année 2015. En avril 1816, ce fut une occasion manquée : approuvée par le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne elle a été aussitôt rejetée par les conseils municipaux de Saint-Usage et Echenon.
Il y a un an, j’ai raconté ici cette regrettable histoire :
et :
Peut-on penser que les mentalités ont changé pendant les deux cents ans écoulés et qu’un projet structurant analogue, adapté aux réalités de 2015 puisse aujourd’hui rapidement aboutir en tenant compte de tout ce qui s’est passé depuis 1816 ?
Il s’est passé en effet beaucoup de choses sur ce territoire ne serait-ce qu’au point de vue économique : le transport de marchandises fluvial et ferroviaire  s’est développé puis a périclité.
Des industries se sont développées puis ont disparu : usine de grillage de Saint-Jean-de-Losne, tissage de Brazey, filature de Trouhans, dépôts de pétrole à Saint-Usage...
Les Chantiers navals de Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage ont prospéré puis périclité pour renaître autrement.

 
Les haut fourneaux de Brazey créés en 1824 ont fermé en 1860, remplacés par une sucrerie qui a elle-même périclité, remplacée par une malterie qui se développe.
Les moulins qui existaient à Brazey et Echenon se sont développés puis ont disparu.
Des entreprises associées à la navigation de plaisance fluviale se sont développées à partir de 1976.
Les services offerts aux touristes sous diverses formes se sont développés : centre équestre à Brazey, camping, tourisme fluvial et activités nautiques à Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage; valorisation du patrimoine historique et naturel, hébergements, restaurants… Les collectivités territoriales tentent de favoriser ce développement.
Le commerce traditionnel de centre-ville (Saint-Jean-de-Losne, Losne, Brazey) a des difficultés à se maintenir, comme partout. Une zone commerciale a été créée à Saint-Usage et d’anciens supermarchés sont devenus des supérettes urbaines de proximité à Saint-Jean-de-Losne, Losne, Brazey.
Des zones industrielles et artisanales existent, et l’agriculture occupe toujours une place importante dans l’économie (céréales). Il y a deux collèges (Brazey-en-Plaine et Echenon) qui accueillent au total presque 1000 élèves, une EPHAD à Saint-Jean-de-Losne (capacité 132 résidents) etc.. etc...
 
 
________________
Pour mémoire : Brazey-en-Plaine et Saint-Jean-de-Losne constituent depuis plus de 20 ans une même paroisse, l'usine Bonna Sabla "de Saint-Usage" se trouve sur le territoire de Brazey à moins de 1.5 km de la zone commerciale de Saint-Usage etc...etc...
Les nouveaux contours de la communauté de commune Rives-de-Saône incluant Brazey-en-Plaine depuis janvier 2014, et le nouveau découpage cantonal (décret du 18 février 2014) incitent à de nouvelles réflexions sur ce sujet.
Le projet de Loi déposé par Jacques Pélissard et adopté avec amendements par l’Assemblée nationale le 31 octobre 2014 puis par le Sénat en décembre, mérite l’attention de tous nos élus.

et : http://www.courrierdesmaires.fr/46580/tout-savoir-sur-le-nouveau-regime-des-communes-nouvelles/

 
 
Les procédures existent, ainsi que des mesures incitatives et des structures d’accompagnement.
Cinq communes contiguës à la commune de Saint-Usage (cf. la carte ci-contre) peuvent constituer ensemble une  commune nouvelle :
                                                                  habitants            Surface km2

Brazey-en-Plaine                                         2 588                 25.5
Echenon :                                                     712                    10.7
Losne (Losne, Chaugey, Maison-Dieu) :    1597                  22.8
Saint-Jean-de-Losne :                                  1167                  0.6 
Saint-Usage :                                               1199                  9.5

Total                                                            7263                  69.1
 
La commune nouvelle, (qui pourrait s’appeler Brazey-les-Losne), conservera l’identité des quartiers « historiques » des communes fusionnées :
Brazey (Pont Hemery, Ennevent)
Echenon
Losne (Maison-Dieu, Chaugey)
Saint-Jean-de-Losne
Saint-Usage
Avec presque 7300 habitants, cette  commune nouvelle, à la fois urbaine et rurale, sera mieux proportionnée aux chefs-lieux des cantons voisins : Auxonne : 7726 et Nuits-Saint-Georges : 5600 habitants.
A 28 km de Dijon, la situation géographique de cette petite ville (à 10 km de l’A36, 12 km de l’A39, desservie par le chemin de fer) lui permettra aussi de bénéficier de la fusion projetée des régions Bourgogne et Franche-Comté qui ouvrira plus de possibilités de relations avec Dole et l’aéroport de Dole-Tavaux situé à moins de 20 km.
Au-delà de l’attachement bien normal au passé de chaque village, il sera évidemment plus facile aux élus d’une commune de plus de 7000 habitants de se faire entendre des administrations et des autres collectivités au profit du développement de celle-ci et du bien-être de ses habitants.
Alors, au lieu de souhaiter une bonne année et d’attendre que ça vienne,… élus, administration, habitants, mettons en chantier ce projet …
Bonne année 2015.
 
 
© Pierre Marie Guéritey

jeudi 27 novembre 2014

La rénovation du pont de Saint-Jean-de-Losne (4) et après ?....




Le planning a été respecté : le pont a été rendu à la circulation fin octobre comme prévu.
La moitié aval de la chaussée a bénéficié du même traitement d’étanchéité que l’autre moitié:
 
Les réseaux télécom installés dans le trottoir ont été entretenus et remis en place:
 
Le nouveau garde-corps a été installé:
 

Enfin dans la nuit du 15 octobre, la circulation a été interrompue pour permettre la pose de l’enrobé.
 


La main courante en courbe gauche à la sortie du quai Lafayette évidemment causé quelques soucis mais le résultat est spectaculaire:
Les anciens lampadaires du quai Lafayette ont été rénovés par les employés municipaux de Saint-Jean-de-Losne:
 

L’inauguration a eu lieu le 30 octobre:
 
 
Et après….

2ème tranche de rénovation de l'ouvrage:

Le traitement de la partie inférieure du tablier est prévu pour 2015, et devrait être réalisée sans grandes perturbations de la circulation.
 
Limitation de vitesse et rénovation de la chaussée rue de la Liberté:
Le sens unique descendant du pont a été rétabli rue de la Liberté. Il est surprenant qu’une limitation à 30km/h (comme à Seurre la Grande rue du Faubourg Saint Michel, D 976 ) et des dispositifs au sol n’aient pas été prévus et mis en place pour ralentir les véhicules à la descente du pont.
Un autre chantier urgent à la charge du Département est la rénovation de la chaussée de la rue de la Liberté dont l’enrobé est dégradé depuis plusieurs années, (et à Losne, c'est encore pire....).

Le Bastion des Charmilles doit être classé route départementale.
Un peu d’histoire…
Jusqu’à la fin des années 70, la route départementale 968 traversait Saint-Jean-de-Losne en passant par la rue Marion, la rue Carnot et la porte de Dijon (voir sur le plan de Saint-Jean-de-Losne ci-contre). La rue Monge se terminait dans des jardins. Sans le raccordement de la rue Monge avec la levée de Saint-Usage par l’avenue de la gare d’eau, réalisé à la fin des années 70, il aurait fallu évidemment interdire la traversée de Saint-Jean-de-Losne aux poids lourds. Dès l’ouverture de l’avenue de la Gare d’eau, le département s’est évidemment empressé de déclasser l’ancien itinéraire (rue Marion, rue Carnot, porte de Dijon, rue du colonel Robert).
 
Et les conséquences aujourd’hui :
 
Depuis la création de ce raccordement, Saint-Jean-de-Losne accepte un trafic de poids lourds dont l’augmentation a rendu obligatoire la mise en sens unique de la rue de la Liberté en 2008.
Il y a 40 ans, on pouvait ne pas prévoir que le trafic des poids lourds serait tel que la RD 968 devrait un jour emprunter l’allée du bastion des charmilles et le quai Lafayette dans un sens et la rue de la Liberté dans l’autre. Mais aujourd’hui, il faut admettre que c’est devenu indispensable, et le département, qui n’avait pas tardé pour mettre à la charge de la ville l’entretien de l’ancien itinéraire de la départementale, aurait dû prendre en charge les 330 m. de l’allée du bastion des charmilles dès 2008 et renforcer la chaussée pour qu'elle puisse résister au trafic des poids lourds et engins agricoles.
© Photos et texte Pierre Marie Guéritey

jeudi 16 octobre 2014

Losne : restauration de l’église Notre-Dame

L’église de Losne a été restaurée en 2013-2014 (couverture du clocher et enduits) à l’initiative de la commune. Celle-ci est constituée de trois villages Losne, Chaugey, et Maison-Dieu (surface totale : 2260 ha), et compte environ 1650 habitants.
Jadis, cette paroisse, indépendante de celle de Saint-Jean-de-Losne, était attachée à une abbaye. Le pont qui enjambe la Saône, large à cet endroit d’environ 150 m. relie Losne à Saint-Jean-de-Losne. Ainsi, à 200 m de l’église de Saint-Jean-de-Losne, se trouve une autre église: Saint-Jean-de-Losne, avec les villages de Saint-Usage et Echenon forment une seule paroisse « depuis des temps immémoriaux ».
L'église Notre-Dame de Losne (septembre 2014)
Quelques mots d’histoire :

L’ancienne abbaye :
613 : Fondation de l’abbaye Notre-Dame de Losne. L’église de l’abbaye, à trois nefs, orientée, était flanquée d’un clocher au nord du côté de la Saône, et de 5 chapelles latérales au sud. Elle avait une longueur d’environ 30 mètres et la nef principale était large de 8 mètres ; L’autel de la paroisse en haut de la nef était adossé aux stalles des moines qui occupaient le chœur.
1636 : démolition de l’église et des bâtiments de l’abbaye sur ordre de Louis XIII. (pour éviter que les comtois ne viennent y installer de l’artillerie pour bombarder Saint-Jean-de-Losne pendant le siège de Dole).

L’église actuelle :
1695-1699 : reconstruction de l’église par le maçon Jean Rigolier d’Auxonne (coût : 3000 Livres), financée en majeure partie sur le produit de la vente des anciennes cloches de l’abbaye et le produit des amendes infligées pour contraventions aux règlements des bois de l’abbaye. par Jacques Dufaure-Ferier prieur commendataire de St. Vivant et Losne, qui achète aussi aux moines de Cîteaux le bois pour la charpente. La nouvelle église, orientée, construite en briques et couverte en tuiles, avait une seule nef de 19.5 m. de long par 7.15 de large et un clocher sur le porche avec une petite flèche.

Le 1er septembre 1768 la foudre tombe sur le clocher qui est gravement endommagé, un enfant est tué. L’ingénieur Pierre Joseph Antoine, dresse un devis des réparations, qui révèle que l’église et le presbytère étaient alors pratiquement en ruines ! une longue procédure s’ensuit entre les habitants, les propriétaires forains et les deux décimateurs : l’abbaye de Citeaux et le prieuré de Saint-Vivant, pour déterminer qui devra payer les travaux. Les réparations ne sont achevées qu’au début de 1771…
_________________

1818-1820 : Construction d’une sacristie. Devis : Toussaint Pignant, entrepreneur : Claude Fleutelot (Saint-Jean-de-Losne) 6850 frs.

1827-1829 : allongement de l’église : construction de chapelles latérales et reconstruction du chœur. Nouveau maître autel en pierre de Ladoix, plafond plat en planches, peint en bleu dans la nef, en jaune dans le chœur. Couverture en tuiles. Devis : Toussaint Pignant, entrepreneur : Antoine Marquetty (Saint-Jean-de-Losne) ; 7950 frs. .)

1869-1870 : transformation des chapelles latérales en transept, construction du nouveau clocher sur une travée supplémentaire en bas de la nef. Remplacement du plafond plat par une voute en bois plâtré. Couverture en ardoises de l’église et de la flèche du clocher. Architecte : Claude Phal-Perron (Auxonne), entrepreneur : Maltet (Longchamp) ; 42420 frs. .
Dimensions principales actuelles de l’église :
Longueur de la nef : 27.25 m.
Largeur de la nef : 7.5 m
Hauteur de la nef : 8.4 m.
Hauteur totale du clocher (sommet de la croix) : 36.6 m.
Hauteur de la flèche : 14 m.

1913-1914 : réfection de la couverture du clocher
Etc.
 
Le 30 juin 2012, un orage de grêle endommage la couverture en ardoises et particulièrement la flèche du clocher, la commune de Losne  décide la restauration extérieure de l’église.
Les travaux de restauration : Réfection du clocher (charpente et couverture) et des enduits extérieurs des murs par l’entreprise Contet-Bourotte (Flagey-les-Auxonne)
sont maintenant achevés:
Coût total des travaux: 159.634,57 € HT 
Financement:
Etat : 47.890,97 €
Réserve parlementaire du sénateur F. Rebsamen : 15.000 €
Région : 15.000 € 
Conseil général: 44.809,98 € 
Commune de Losne : 36.933, 62 € 

Voici quelques images de ce chantier :
Installation de l'échafaudage, juin 2013
 
 

Pose du lambris, juillet 2013


pose des ardoises, août 2013

juillet 2013


 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 

Les murs de l'abside et du transept nord avant restauration (août 2013)



Le nouvel enduit (Août 2014)

Façade ouest: le tympan du portail (1869)
 

A voir dans l’église de Losne :

Le maitre-autel en, pierre de Ladoix de 1827,  les 14 tableaux du chemin de croix restaurés par Alain Cessot,
Deux des 14 tableaux du chemin de Croix
 
le tableau de Saint Joseph (S. Michelot ,1868) :

 
Le grand tableau de l’Assomption de la Vierge Marie (d’après l’Assomption de Rubens ?,  XIXe siècle.).
 
_____________________

Sources :
Archives Départementales de la Côte-d’Or : 21 H 7, 4E7 51, C1600, 6Z 2O 101, IIO 353.

Références :
Dhetel, Philippe, L’abbaye Notre-Dame de Lône et ses succursales, Dijon, 1864.
Cessot, Alain, L’église de Losne, dans Les cahiers de Losne Chaugey Maison-Dieu, hors série n°3, 2012.
Cessot, Alain, L’abbaye Notre-Dame de Losne, dans Les cahiers de Losne Chaugey Maison-Dieu,  n°9, 10, 11 et 12 , 2006-2010.



 
© Texte et photos Pierre Marie Guéritey

vendredi 16 mai 2014

La rénovation du pont de Saint-Jean-de-Losne (1)


Les travaux de réparation du pont de Saint-Jean-de-Losne ont commencé depuis un mois, …

Le pont de Saint-Jean-de-Losne

Le pont de bois
Pendant plusieurs siècles, sous l’ancien Régime la route n° 27 de Dijon à Losne par Longecourt et Brazey franchissait la Saône à Saint-Jean-de-Losne sur un pont de bois, qui traversait la rivière en biais.
Le pont de bois
Ce pont partait de la rive droite un peu en aval du pont actuel et allait à Losne encore plus en aval, pour rejoindre l’  « ancienne » route de Seurre. Le plan ci-dessus (Atlas général des routes de la province de Bourgogne (1756), ADCO, détail) en montre clairement la raison : il fallait contourner les anciens murs et le fossé entourant l’abbaye de Losne.

Le pont de pierre
Maintes fois détruit par les crues et la débâcle des glaces, il a toujours été reconstruit à la même place jusqu’en 1830. Définitivement ruiné, il a été reconstruit en pierre à partir de 1833.
 
L’Atlas Cantonal du département de la Côte-d’Or (1836) montre le nouveau pont. Reconstruit après avoir été coupé pendant la guerre de 1870, ce pont a été dynamité par les français le 16 juin 1940, puis ce qui en restait par les allemands le 7 septembre 1944.

Le pont de pierre détruit pendant la dernière guerre

Le pont actuel : une construction originale en béton armé
Le pont a été reconstruit à la même place en 1950-51. Les deux arches extrêmes ont été refaites en maçonnerie, et on a intercalé une structure en béton armé reposant sur deux anciennes piles intermédiaires conservées et consolidées.

Le tablier du pont est supporté par 8 demi-poutres formant chacune une arche latérale de 34,5 m., et, en porte à faux, 16 m. de l’arche centrale, complétée par une poutre de 20 mètres.

Ces poutres ont été réalisées sur un chantier de préfabrication installé sur la rive gauche, 250 m. en amont du pont : les poutres sont coffrées ferraillées et coulées côte à côte, perpendiculaires au lit de la Saône.

Une fois les poutres construites, il a fallu les mettre en place, et le procédé de transport ne devait pas les soumettre à des efforts différents de ceux pour lesquels elles avaient été calculées. (Chaque demi-poutre d'une longueur de 52 m. a une masse de 185 tonnes pour les poutres intermédiaires et 155 tonnes pour les poutres de rives).

L'entreprise qui avait pris en charge le chantier ayant fait faillite, la société Chanier Bouchard & Vaissac, dirigée par Monsieur Gilbert Bouchard et Monsieur André Vaissac, s’est chargée du transport, en collaboration avec la société Schwartz-Hammont.

Les 8 demi-poutres ont été transportées sur la rivière en septembre 1950. Pour ce faire, une « portière » (ensemble de bateaux attachés entre eux) a été utilisée, dont la hauteur de flottaison pouvait varier grâce à des ballasts remplis d'eau, afin de soulever la poutre, puis de la déposer ensuite en place sur les piles du pont.
Transport d’une demi-poutre sur la rivière (A.M. Saint-Jean-de-Losne)

Les demi-poutres ont été ensuite reliées par les poutres centrales coulées sur place et, entre elles latéralement par des entretoises. Le tablier et la chaussée étant enfin réalisés, on a procédé aux essais en faisant stationner sur le pont deux files de trois camions chargés pesant ensemble 134 tonnes, (essais statiques), puis en les faisant circuler (essais dynamiques).
 (A.M. Saint-Jean-de-Losne)
Le nouveau pont a été inauguré le 1er juillet 1951
______________________________
Pierre-Marie Gueritey, Un pont sur la Saône : la reconstruction du pont de Saint-Jean-de-Losne (1947-1951), Office de Tourisme de Saint-Jean-de-Losne, avril 1997.

Guénot, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Pezet, Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, « Reconstruction du Pont de Saint-Jean-de-Losne sur la Saône », dans Annales des Ponts et Chaussées, 122° année, n° 2, mars-avril 1952.
_____________________________
 
Actuellement, près de 8000 véhicules par jour (dont un nombre important de poids lourds) franchissent la Saône sur cet ouvrage, long de 170 m (Route départementale 968). Ce pont dont les trottoirs sont très étroits est emprunté par beaucoup de piétons car il relie Losne et Saint-Jean-de-Losne qui font partie d’une même agglomération (bien que constituant deux communes différentes).

Le chantier de rénovation
Après plus de 60 ans, le béton a subi une importante carbonatation, les armatures sont donc menacées par la corrosion et un traitement était indispensable pour assurer la pérennité de l’ouvrage. La largeur de la chaussée sera réduite de 7 à 6 m. avec un trottoir plus large en amont.

Une circulation alternée a été mise en place, avec modification du plan de circulation dans Saint-Jean-de-Losne (rue de la Liberté en double sens).
Aujourd’hui, le chantier concerne la moitié amont : Les garde-corps et les trottoirs ont été arasés, un garde-corps provisoire a été installé et le revêtement de la chaussée décapé. Une chape d’étanchéité a été coulée sur le tablier pour préserver les armatures du béton. Les réseaux d’adduction d’eau et de transfert des eaux usées sont rénovés.
 
 

 
La base technique est installée sur le quai Lafayette interdit à la circulation. Les nouvelles bordures de trottoirs en granit y sont entreposées…
A suivre….

Pierre Marie Guéritey

© Photos et texte Pierre Marie Guéritey, mai 2014

lundi 20 janvier 2014

La Fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon (2)

La nécessaire fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon est-elle possible ?
Nous avons rappelé ( http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.fr/2013/12/saint-jean-de-losne-la-fusion-des.html) que, le 12 mars 1816, le sous-préfet de Beaune avait adressé une lettre aux communes concernées souhaitant « la réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne » et que le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne s’y était unanimement déclaré favorable le 18 mars.
Alors pourquoi ne s’est-il rien passé ?
C’est qu’à cette époque, cette proposition ainsi formulée ne pouvait qu’être rejetée par les autres communes!
Saint-Usage et Echenon ont adopté le même jour une résolution identique :
« Considérant que la gestion des affaires administratives ne pourrait y gagner parce que les besoins locaux sont mieux appréciés par un magistrat résidant sur les lieux que par un étranger.
Qu’il y aurait moins de célérité dans leur expédition parce que souvent l’accès auprès du maire deviendrait difficile et que tout ce qui concernerait la ville serait sans doute traité avant les choses qui intéresseraient les villages.
Que l’expérience qu’ils avaient acquise lors de la formation des administrations centrales dont les délibérations étaient souvent prises avec partialité et où les réclamations peu éloquentes de l’homme de la campagne étaient souvent rejetées quoique justes leur fait redouter la réunion proposée qui pourrait entrainer les mêmes inconvénients.
Que le motif d’amélioration de l’esprit public est mal fondé en ce que le magistrat du village, bien choisi, exerce une influence continuelle sur ses administrés avec qui il est plus en rapport de langage et d’habitude que le citadin.
Qu’en considérant la chose sous le rapport de la moralité, l’homme de la campagne ne peut que perdre en fréquentant trop souvent la ville où il contracte des besoins factices, ce qui arriverait dans le cas de réunion.
Par ces motifs les membres du conseil… (se prononcent pour)… le rejet de la réunion demandée »
De même le conseil municipal de Losne,
« …a considéré qu’il y aurait peu d’avantage à consentir à ladite réunion, qu’au contraire il y aurait beaucoup d’inconvénients la commune étant composée de trois hameaux et deux rentes considérables formant trois sections distantes les unes des autres de plus de trois kilomètres, que d’un autre côté la commune de Losne étant séparée de la ville de Saint-Jean-de-Losne par la Saône sur laquelle il existe un pont qui est dans le plus mauvais état, que ce pont étant en ruine peut tomber incessamment et qu’alors toute communication serait interrompue entre les deux pays.
Considérant aussi que la commune étant peuplée de plus de mille âmes il est essentiel pour une exacte surveillance que l’autorité administrative y réside, que pendant une partie de l’année 1815 l’administration de la commune avait été confiée à M. le maire de Saint-Jean-de-Losne, que pendant ce temps les intérêts des habitants ont beaucoup souffert.
Ont délibéré qu’ils ne peuvent consentir à la réunion de la commune de Losne à la ville de Saint-Jean-de-Losne…. »

On était alors en présence de deux mondes bien différents : la ville et la campagne, et la proposition de l’administration était obligatoirement ressentie par la population de cultivateurs des communes rurales comme le projet de leur asservissement aux intérêts des notables et des marchands de la ville.
On mesure aussi dans ces textes la difficulté réelle des communications entre les villages et Saint-Jean-de-Losne à cette époque : le pont de Saône était encore en bois, il s’est écroulé définitivement en 1830 et n’a été remplacé par un pont de pierre qu’en 1838. La levée entre Saint-Usage et Saint-Jean-de-Losne était souvent coupée par les inondations et le pont qui existait sur les anciens fossés de la ville était aussi en très mauvais état. Les chemins joignant Echenon à Saint-Jean-de-Losne et Losne à Chaugey et Maison-Dieu étaient submergés à chaque crue de la Saône

Ces raisons du rejet nous semblent, aujourd’hui, d’un autre temps. Mais il faut s’en souvenir, et ne pas oublier qu’il y a eu ensuite encore d’autres tentatives différentes, qui ont toutes échoué. 
Si depuis la publication de l’article précédent, beaucoup d’opinions favorables se sont manifestées, d’autres arguments peuvent à coup sûr être opposés au projet de fusion des communes : il faut retenir de cet échec passé la maladresse de l’administration et la nécessité d’un travail de construction concertée par tous les partenaires et d’explication du projet afin que chaque commune puisse en mesurer l’intérêt et y adhérer.


Pierre Marie Guéritey, 21 janvier 2014

samedi 14 décembre 2013

SAINT-JEAN-DE-LOSNE : LA FUSION DES COMMUNES, CONDITION NECESSAIRE DU DEVELOPPEMENT

Au 1er janvier 2014, Brazey-en-Plaine (2600 habitants) rejoindra la communauté de communes Rives-de-Saône. La prochaine réforme territoriale va remplacer les deux cantons de Seurre et Saint-Jean-de-Losne par une collectivité couvrant le périmètre actuel de la communauté de communes.
Ce territoire, avant tout, a besoin d’une ville attractive d’une taille suffisante, comparable à Auxonne (7700 habitants), Nuits-Saint-Georges (5600 habitants)… et cette ville aurait pu exister depuis bientôt 200 ans :

18 mars 1816

Délibération du conseil municipal portant qu’il est d’avis que la réunion des communes de Saint-Usage, Echenon et Losne à celle de Saint-Jean-de-Losne ait lieu.
Le conseil municipal de St Jean de Losne assemblé extraordinairement en exécution de la lettre de M. le sous-préfet de Beaune à M. le Maire de cette ville du douze de ce mois pour émettre son vœu sur la réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne, vu ladite lettre.
Considérant que placée au centre des trois autre communes celle de St Jean de Losne n’est qu’à la distance d’un kilomètre de la plus éloignée des trois que leur position respective les appelle depuis longtemps à ne former qu’un seul corps politique et que déjà elles ne forment qu’une même paroisse.
Considérant que la réunion projetée et l’établissement d’une autorité de police qui parait être la suite a le triple avantage de centraliser l’administration de ces communes, de simplifier la correspondance de l’autorité supérieure avec elles de faciliter l’action de la police et de lui fournir de nouveaux moyens de surveillance et de répression.
Est d’avis que la réunion des communes de Losne, Saint Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne est une mesure utile sous le rapport tant du bien général que de la sureté publique.
Fait et délibéré à Saint Jean de Losne en la maison commune le dix-huit mars mil huit cent seize et les membres du conseil ont signé.
[signatures]                                                        (Saint-Jean-de-Losne, archives municipales)

Il est temps de réaliser ce projet, (pas forcément pour les mêmes raisons qu’en 1816 !…)
Une telle fusion ne peut pas se faire en un jour, mais depuis deux cents ans, sans que rien d’officiel n’ait été conclu, elle s’est construite peu à peu dans les domaines les plus divers. Déjà, bien avant, en 1658, l’hôpital de Saint-Jean-de-Losne avait été créé pour remplacer des petits hôpitaux existants dans d’autres communes voisines.
Les trois communes de Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage et Echenon, dont les morts étaient enterrés dans le cimetière de Saint-Jean-de-Losne « depuis des temps immémoriaux », ont créé en 1825 à Saint-Usage le cimetière intercommunal, sur un terrain acheté d’un commun accord, et, depuis, les trois communes participent ensemble à la gestion de ce cimetière. Plus récemment, Losne a rejoint la paroisse en 1941, desservie alors par le vicaire de Saint-Jean-de-Losne.

Les autres exemples sont nombreux : le port de Saint-Jean-de-Losne, c’est la gare d’eau, qui s’étend sur le territoire de Saint-Jean et de Saint-Usage, la gare SNCF de Saint-Jean-de-Losne est à Saint-Usage. La station d’épuration est à Chaugey, le centre de secours est à Saint-Jean-de-Losne, de même que la perception et la gendarmerie ; Saint-Usage a une zone commerciale et des industries, Echenon a le collège, l’ASUJL (Association sportive Saint-Usage Saint-Jean-de-Losne Losne) dont le terrain est à Chaugey accueille des jeunes d’Echenon dans le cadre de l’Entente, le terrain de camping et la base de canoë-kayak sont sur le territoire de saint-Usage, etc.
 
 On peut difficilement être plus proche !

Il suffit de passer le pont ! 
 
 Si, ces communes, dans les années de prospérité de l’après-guerre, ont développé au contraire un certain individualisme, par exemple en construisant chacune une salle polyvalente ou certains équipements sportifs aujourd’hui obsolètes, la fusion apparait maintenant comme une nécessité, d’autant qu’aujourd’hui, par le développement de l’habitat pavillonnaire à Chaugey, Maison-Dieu, Saint-Usage, Echenon, l’ensemble des quatre communes s’est développé comme une zone urbaine.

Le périmètre urbanisé (en rouge) et le centre-ville (en bleu).
(Carte routière Michelin)
Le centre-ville comprend Saint-Jean-de-Losne et Losne proprement dit, de part et d’autre du pont de Saône (l’île Rollet est d’ailleurs une partie du territoire de Saint-Jean-de-Losne). La plupart des habitations d’Echenon, de Saint-Usage et de Losne Chaugey Maison-Dieu sont peu éloignées de ce centre. Comme dans la plupart des centres villes, le nombre d’habitants a stagné, voire diminué et beaucoup de petits commerces ont périclité. Il reste cependant dans ce centre-ville les pharmacies, médecins, dentiste, optique, ostéopathe, banques, assurances, agences immobilières, coiffeurs, fleuristes, boulangeries pâtisseries, boutiques de cadeaux, tabacs-presse-jeux, taxis, garage, etc… et la majorité des restaurants hôtels et cafés, ainsi que deux « grandes surfaces » installées depuis longtemps, qui apparaissent maintenant plus comme des supérettes de proximité indispensables aux touristes et aux habitants. Des artisans sont encore installés dans ce centre-ville, beaucoup se sont aussi déplacés à la périphérie : Chaugey, Maison-Dieu, Saint Usage, Echenon.
Château d'eau d'Echenon : de l'eau pour tous...
 
L’union des quatre communes doit être réalisée autour de ce centre-ville constitué par Saint-Jean-de-Losne et Losne. Ce qui pouvait apparaître en 1816 comme une contrainte inutile de l’administration se trouve aujourd’hui largement justifié par la multiplicité des actions et structures mutualisées et la continuité des constructions, qui occupent une partie des terres agricoles jadis exploitées entre les villages.
La fusion permettra de faire exister enfin une ville attractive de presque 5000 habitants, en respectant l’identité de ses quartiers, depuis longtemps bien identifiés, de faire des économies dans la gestion de l’ensemble, de regrouper les services dans des locaux plus accessibles, et en mutualisant les moyens, d’entretenir plus facilement le patrimoine et de réaliser de nouveaux équipements et des projets de développement vraiment nouveaux.

Population :

 
En 1816
Aujourd’hui
Echenon :
700
712
Losne (Losne, Chaugey, Maison-Dieu) :
1000
1597
Saint-Jean-de-Losne :
1500
1167
Saint-Usage :
600
1199
 
3800
4685

1 -      Le cadre administratif existe :
http://www.collectivites-locales.gouv.fr/fusion-communes-0
 
      2 -      ça bouge :

«…. L’Etat entend également encourager les fusions de communes et a commencé à dégager à cet effet des moyens budgétaires… »

(Le Monde, vendredi 29 novembre 2013 p 7)

Mesdames et Messieurs les (futurs) élus, en 2016 il y aura 200 ans que l’idée a été lancée c’est un objectif raisonnable pour la réaliser, et c’est dès maintenant qu’il faut mobiliser les habitants autour de ce projet.
 

© Texte et photos  Pierre Marie Guéritey, décembre 2013