A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

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lundi 5 janvier 2015

La fusion des communes : une opportunité à saisir dès 2015

La fusion des communes est plus que jamais une nécessité en ce début d’année 2015. En avril 1816, ce fut une occasion manquée : approuvée par le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne elle a été aussitôt rejetée par les conseils municipaux de Saint-Usage et Echenon.
Il y a un an, j’ai raconté ici cette regrettable histoire :
et :
Peut-on penser que les mentalités ont changé pendant les deux cents ans écoulés et qu’un projet structurant analogue, adapté aux réalités de 2015 puisse aujourd’hui rapidement aboutir en tenant compte de tout ce qui s’est passé depuis 1816 ?
Il s’est passé en effet beaucoup de choses sur ce territoire ne serait-ce qu’au point de vue économique : le transport de marchandises fluvial et ferroviaire  s’est développé puis a périclité.
Des industries se sont développées puis ont disparu : usine de grillage de Saint-Jean-de-Losne, tissage de Brazey, filature de Trouhans, dépôts de pétrole à Saint-Usage...
Les Chantiers navals de Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage ont prospéré puis périclité pour renaître autrement.

 
Les haut fourneaux de Brazey créés en 1824 ont fermé en 1860, remplacés par une sucrerie qui a elle-même périclité, remplacée par une malterie qui se développe.
Les moulins qui existaient à Brazey et Echenon se sont développés puis ont disparu.
Des entreprises associées à la navigation de plaisance fluviale se sont développées à partir de 1976.
Les services offerts aux touristes sous diverses formes se sont développés : centre équestre à Brazey, camping, tourisme fluvial et activités nautiques à Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage; valorisation du patrimoine historique et naturel, hébergements, restaurants… Les collectivités territoriales tentent de favoriser ce développement.
Le commerce traditionnel de centre-ville (Saint-Jean-de-Losne, Losne, Brazey) a des difficultés à se maintenir, comme partout. Une zone commerciale a été créée à Saint-Usage et d’anciens supermarchés sont devenus des supérettes urbaines de proximité à Saint-Jean-de-Losne, Losne, Brazey.
Des zones industrielles et artisanales existent, et l’agriculture occupe toujours une place importante dans l’économie (céréales). Il y a deux collèges (Brazey-en-Plaine et Echenon) qui accueillent au total presque 1000 élèves, une EPHAD à Saint-Jean-de-Losne (capacité 132 résidents) etc.. etc...
 
 
________________
Pour mémoire : Brazey-en-Plaine et Saint-Jean-de-Losne constituent depuis plus de 20 ans une même paroisse, l'usine Bonna Sabla "de Saint-Usage" se trouve sur le territoire de Brazey à moins de 1.5 km de la zone commerciale de Saint-Usage etc...etc...
Les nouveaux contours de la communauté de commune Rives-de-Saône incluant Brazey-en-Plaine depuis janvier 2014, et le nouveau découpage cantonal (décret du 18 février 2014) incitent à de nouvelles réflexions sur ce sujet.
Le projet de Loi déposé par Jacques Pélissard et adopté avec amendements par l’Assemblée nationale le 31 octobre 2014 puis par le Sénat en décembre, mérite l’attention de tous nos élus.

et : http://www.courrierdesmaires.fr/46580/tout-savoir-sur-le-nouveau-regime-des-communes-nouvelles/

 
 
Les procédures existent, ainsi que des mesures incitatives et des structures d’accompagnement.
Cinq communes contiguës à la commune de Saint-Usage (cf. la carte ci-contre) peuvent constituer ensemble une  commune nouvelle :
                                                                  habitants            Surface km2

Brazey-en-Plaine                                         2 588                 25.5
Echenon :                                                     712                    10.7
Losne (Losne, Chaugey, Maison-Dieu) :    1597                  22.8
Saint-Jean-de-Losne :                                  1167                  0.6 
Saint-Usage :                                               1199                  9.5

Total                                                            7263                  69.1
 
La commune nouvelle, (qui pourrait s’appeler Brazey-les-Losne), conservera l’identité des quartiers « historiques » des communes fusionnées :
Brazey (Pont Hemery, Ennevent)
Echenon
Losne (Maison-Dieu, Chaugey)
Saint-Jean-de-Losne
Saint-Usage
Avec presque 7300 habitants, cette  commune nouvelle, à la fois urbaine et rurale, sera mieux proportionnée aux chefs-lieux des cantons voisins : Auxonne : 7726 et Nuits-Saint-Georges : 5600 habitants.
A 28 km de Dijon, la situation géographique de cette petite ville (à 10 km de l’A36, 12 km de l’A39, desservie par le chemin de fer) lui permettra aussi de bénéficier de la fusion projetée des régions Bourgogne et Franche-Comté qui ouvrira plus de possibilités de relations avec Dole et l’aéroport de Dole-Tavaux situé à moins de 20 km.
Au-delà de l’attachement bien normal au passé de chaque village, il sera évidemment plus facile aux élus d’une commune de plus de 7000 habitants de se faire entendre des administrations et des autres collectivités au profit du développement de celle-ci et du bien-être de ses habitants.
Alors, au lieu de souhaiter une bonne année et d’attendre que ça vienne,… élus, administration, habitants, mettons en chantier ce projet …
Bonne année 2015.
 
 
© Pierre Marie Guéritey

lundi 20 janvier 2014

La Fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon (2)

La nécessaire fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon est-elle possible ?
Nous avons rappelé ( http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.fr/2013/12/saint-jean-de-losne-la-fusion-des.html) que, le 12 mars 1816, le sous-préfet de Beaune avait adressé une lettre aux communes concernées souhaitant « la réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne » et que le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne s’y était unanimement déclaré favorable le 18 mars.
Alors pourquoi ne s’est-il rien passé ?
C’est qu’à cette époque, cette proposition ainsi formulée ne pouvait qu’être rejetée par les autres communes!
Saint-Usage et Echenon ont adopté le même jour une résolution identique :
« Considérant que la gestion des affaires administratives ne pourrait y gagner parce que les besoins locaux sont mieux appréciés par un magistrat résidant sur les lieux que par un étranger.
Qu’il y aurait moins de célérité dans leur expédition parce que souvent l’accès auprès du maire deviendrait difficile et que tout ce qui concernerait la ville serait sans doute traité avant les choses qui intéresseraient les villages.
Que l’expérience qu’ils avaient acquise lors de la formation des administrations centrales dont les délibérations étaient souvent prises avec partialité et où les réclamations peu éloquentes de l’homme de la campagne étaient souvent rejetées quoique justes leur fait redouter la réunion proposée qui pourrait entrainer les mêmes inconvénients.
Que le motif d’amélioration de l’esprit public est mal fondé en ce que le magistrat du village, bien choisi, exerce une influence continuelle sur ses administrés avec qui il est plus en rapport de langage et d’habitude que le citadin.
Qu’en considérant la chose sous le rapport de la moralité, l’homme de la campagne ne peut que perdre en fréquentant trop souvent la ville où il contracte des besoins factices, ce qui arriverait dans le cas de réunion.
Par ces motifs les membres du conseil… (se prononcent pour)… le rejet de la réunion demandée »
De même le conseil municipal de Losne,
« …a considéré qu’il y aurait peu d’avantage à consentir à ladite réunion, qu’au contraire il y aurait beaucoup d’inconvénients la commune étant composée de trois hameaux et deux rentes considérables formant trois sections distantes les unes des autres de plus de trois kilomètres, que d’un autre côté la commune de Losne étant séparée de la ville de Saint-Jean-de-Losne par la Saône sur laquelle il existe un pont qui est dans le plus mauvais état, que ce pont étant en ruine peut tomber incessamment et qu’alors toute communication serait interrompue entre les deux pays.
Considérant aussi que la commune étant peuplée de plus de mille âmes il est essentiel pour une exacte surveillance que l’autorité administrative y réside, que pendant une partie de l’année 1815 l’administration de la commune avait été confiée à M. le maire de Saint-Jean-de-Losne, que pendant ce temps les intérêts des habitants ont beaucoup souffert.
Ont délibéré qu’ils ne peuvent consentir à la réunion de la commune de Losne à la ville de Saint-Jean-de-Losne…. »

On était alors en présence de deux mondes bien différents : la ville et la campagne, et la proposition de l’administration était obligatoirement ressentie par la population de cultivateurs des communes rurales comme le projet de leur asservissement aux intérêts des notables et des marchands de la ville.
On mesure aussi dans ces textes la difficulté réelle des communications entre les villages et Saint-Jean-de-Losne à cette époque : le pont de Saône était encore en bois, il s’est écroulé définitivement en 1830 et n’a été remplacé par un pont de pierre qu’en 1838. La levée entre Saint-Usage et Saint-Jean-de-Losne était souvent coupée par les inondations et le pont qui existait sur les anciens fossés de la ville était aussi en très mauvais état. Les chemins joignant Echenon à Saint-Jean-de-Losne et Losne à Chaugey et Maison-Dieu étaient submergés à chaque crue de la Saône

Ces raisons du rejet nous semblent, aujourd’hui, d’un autre temps. Mais il faut s’en souvenir, et ne pas oublier qu’il y a eu ensuite encore d’autres tentatives différentes, qui ont toutes échoué. 
Si depuis la publication de l’article précédent, beaucoup d’opinions favorables se sont manifestées, d’autres arguments peuvent à coup sûr être opposés au projet de fusion des communes : il faut retenir de cet échec passé la maladresse de l’administration et la nécessité d’un travail de construction concertée par tous les partenaires et d’explication du projet afin que chaque commune puisse en mesurer l’intérêt et y adhérer.


Pierre Marie Guéritey, 21 janvier 2014

samedi 14 décembre 2013

SAINT-JEAN-DE-LOSNE : LA FUSION DES COMMUNES, CONDITION NECESSAIRE DU DEVELOPPEMENT

Au 1er janvier 2014, Brazey-en-Plaine (2600 habitants) rejoindra la communauté de communes Rives-de-Saône. La prochaine réforme territoriale va remplacer les deux cantons de Seurre et Saint-Jean-de-Losne par une collectivité couvrant le périmètre actuel de la communauté de communes.
Ce territoire, avant tout, a besoin d’une ville attractive d’une taille suffisante, comparable à Auxonne (7700 habitants), Nuits-Saint-Georges (5600 habitants)… et cette ville aurait pu exister depuis bientôt 200 ans :

18 mars 1816

Délibération du conseil municipal portant qu’il est d’avis que la réunion des communes de Saint-Usage, Echenon et Losne à celle de Saint-Jean-de-Losne ait lieu.
Le conseil municipal de St Jean de Losne assemblé extraordinairement en exécution de la lettre de M. le sous-préfet de Beaune à M. le Maire de cette ville du douze de ce mois pour émettre son vœu sur la réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne, vu ladite lettre.
Considérant que placée au centre des trois autre communes celle de St Jean de Losne n’est qu’à la distance d’un kilomètre de la plus éloignée des trois que leur position respective les appelle depuis longtemps à ne former qu’un seul corps politique et que déjà elles ne forment qu’une même paroisse.
Considérant que la réunion projetée et l’établissement d’une autorité de police qui parait être la suite a le triple avantage de centraliser l’administration de ces communes, de simplifier la correspondance de l’autorité supérieure avec elles de faciliter l’action de la police et de lui fournir de nouveaux moyens de surveillance et de répression.
Est d’avis que la réunion des communes de Losne, Saint Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne est une mesure utile sous le rapport tant du bien général que de la sureté publique.
Fait et délibéré à Saint Jean de Losne en la maison commune le dix-huit mars mil huit cent seize et les membres du conseil ont signé.
[signatures]                                                        (Saint-Jean-de-Losne, archives municipales)

Il est temps de réaliser ce projet, (pas forcément pour les mêmes raisons qu’en 1816 !…)
Une telle fusion ne peut pas se faire en un jour, mais depuis deux cents ans, sans que rien d’officiel n’ait été conclu, elle s’est construite peu à peu dans les domaines les plus divers. Déjà, bien avant, en 1658, l’hôpital de Saint-Jean-de-Losne avait été créé pour remplacer des petits hôpitaux existants dans d’autres communes voisines.
Les trois communes de Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage et Echenon, dont les morts étaient enterrés dans le cimetière de Saint-Jean-de-Losne « depuis des temps immémoriaux », ont créé en 1825 à Saint-Usage le cimetière intercommunal, sur un terrain acheté d’un commun accord, et, depuis, les trois communes participent ensemble à la gestion de ce cimetière. Plus récemment, Losne a rejoint la paroisse en 1941, desservie alors par le vicaire de Saint-Jean-de-Losne.

Les autres exemples sont nombreux : le port de Saint-Jean-de-Losne, c’est la gare d’eau, qui s’étend sur le territoire de Saint-Jean et de Saint-Usage, la gare SNCF de Saint-Jean-de-Losne est à Saint-Usage. La station d’épuration est à Chaugey, le centre de secours est à Saint-Jean-de-Losne, de même que la perception et la gendarmerie ; Saint-Usage a une zone commerciale et des industries, Echenon a le collège, l’ASUJL (Association sportive Saint-Usage Saint-Jean-de-Losne Losne) dont le terrain est à Chaugey accueille des jeunes d’Echenon dans le cadre de l’Entente, le terrain de camping et la base de canoë-kayak sont sur le territoire de saint-Usage, etc.
 
 On peut difficilement être plus proche !

Il suffit de passer le pont ! 
 
 Si, ces communes, dans les années de prospérité de l’après-guerre, ont développé au contraire un certain individualisme, par exemple en construisant chacune une salle polyvalente ou certains équipements sportifs aujourd’hui obsolètes, la fusion apparait maintenant comme une nécessité, d’autant qu’aujourd’hui, par le développement de l’habitat pavillonnaire à Chaugey, Maison-Dieu, Saint-Usage, Echenon, l’ensemble des quatre communes s’est développé comme une zone urbaine.

Le périmètre urbanisé (en rouge) et le centre-ville (en bleu).
(Carte routière Michelin)
Le centre-ville comprend Saint-Jean-de-Losne et Losne proprement dit, de part et d’autre du pont de Saône (l’île Rollet est d’ailleurs une partie du territoire de Saint-Jean-de-Losne). La plupart des habitations d’Echenon, de Saint-Usage et de Losne Chaugey Maison-Dieu sont peu éloignées de ce centre. Comme dans la plupart des centres villes, le nombre d’habitants a stagné, voire diminué et beaucoup de petits commerces ont périclité. Il reste cependant dans ce centre-ville les pharmacies, médecins, dentiste, optique, ostéopathe, banques, assurances, agences immobilières, coiffeurs, fleuristes, boulangeries pâtisseries, boutiques de cadeaux, tabacs-presse-jeux, taxis, garage, etc… et la majorité des restaurants hôtels et cafés, ainsi que deux « grandes surfaces » installées depuis longtemps, qui apparaissent maintenant plus comme des supérettes de proximité indispensables aux touristes et aux habitants. Des artisans sont encore installés dans ce centre-ville, beaucoup se sont aussi déplacés à la périphérie : Chaugey, Maison-Dieu, Saint Usage, Echenon.
Château d'eau d'Echenon : de l'eau pour tous...
 
L’union des quatre communes doit être réalisée autour de ce centre-ville constitué par Saint-Jean-de-Losne et Losne. Ce qui pouvait apparaître en 1816 comme une contrainte inutile de l’administration se trouve aujourd’hui largement justifié par la multiplicité des actions et structures mutualisées et la continuité des constructions, qui occupent une partie des terres agricoles jadis exploitées entre les villages.
La fusion permettra de faire exister enfin une ville attractive de presque 5000 habitants, en respectant l’identité de ses quartiers, depuis longtemps bien identifiés, de faire des économies dans la gestion de l’ensemble, de regrouper les services dans des locaux plus accessibles, et en mutualisant les moyens, d’entretenir plus facilement le patrimoine et de réaliser de nouveaux équipements et des projets de développement vraiment nouveaux.

Population :

 
En 1816
Aujourd’hui
Echenon :
700
712
Losne (Losne, Chaugey, Maison-Dieu) :
1000
1597
Saint-Jean-de-Losne :
1500
1167
Saint-Usage :
600
1199
 
3800
4685

1 -      Le cadre administratif existe :
http://www.collectivites-locales.gouv.fr/fusion-communes-0
 
      2 -      ça bouge :

«…. L’Etat entend également encourager les fusions de communes et a commencé à dégager à cet effet des moyens budgétaires… »

(Le Monde, vendredi 29 novembre 2013 p 7)

Mesdames et Messieurs les (futurs) élus, en 2016 il y aura 200 ans que l’idée a été lancée c’est un objectif raisonnable pour la réaliser, et c’est dès maintenant qu’il faut mobiliser les habitants autour de ce projet.
 

© Texte et photos  Pierre Marie Guéritey, décembre 2013

 

mercredi 15 mai 2013

Les inondations du mois de mai 2013 dans la basse vallée de l’Ouche et de la Tille


L’Ouche et la Tille sont deux affluents qui se jettent dans la Saône sur sa rive droite entre Auxonne et Saint-Jean-de-Losne, respectivement sur le territoire des communes d’Echenon et des Maillys.
En ce début du mois de mai, ces deux rivières ont été en crue et pendant plus d’une semaine les communes situées dans la plaine de la Saône : Genlis, Varanges, Tréclun, Champdôtre, les Maillys, Echenon ont subi de graves inondations.
Echenon, rue du Port Bernard
Echenon, rue du Moulin
Echenon : un jardin inondé 
Les débits maximum de l’Ouche : plus de 65 m3/s, et de la Tille : 57,5 m3/s observés le 4 mai sont environ 10 fois la moyenne habituelle.
Echenon, le pont sur l'Ouche

Ces communes ont une forte proportion de terres cultivées, les champs et les prés inondés à cette période de l’année ne produiront pas grand-chose, et les dégâts dans les habitations inondées sont très importants.
Les Maillys, aval du pont
La Saône et le Doubs heureusement ne sont pas entrés en crue en même temps, évitant une crue de printemps historique comme on en a connue en 1983. (La Saône n’a pas vraiment débordé ni à Mailly-le-Port au bord de la Saône, ni à Saint-Jean-de-Losne).
Saint-Jean-de-Losne, quai Lafayette
La Saône a atteint quand même le 6 mai un débit de 1240 m3/s à Chalon-sur-Saône pour une cote de 5,3 m (contre 7,32 m en mai 1983)
Dans le passé, tous ces villages n’ont pas été épargnés par les catastrophes : les incendies (les maisons étaient encore en grande partie couvertes en chaume), la grêle, les épidémies et les inondations de printemps, qui sont les plus dommageables pour les agriculteurs.
Mailly le Port, crue de 1910

 A titre d’exemple : le village des Maillys au milieu du XIXe s. : 
« qui ne se rappelle donc pas les nombreuses calamités qui se sont succédées depuis quelques années :
1843 et 1844 : l’incendie détruit pour ainsi dire le village de Mailly-le-Château, 56 batiment sont détruits par les flammes
1853 : la grêle qui anéantit les récoltes sur la moitié du territoire
1854 : l’épidémie du choléra Morbus qui enlève un douzième de la population dont un grand nombre de chefs de famille.
1855 : la grêle qui ne laisse trace de récolte.
1856 : l’inondation qui couvre au mois de juin les 4/5 du territoire en en détruisant toutes les récoltes.
1859 : l’inondation qui couvre la moitié du territoire : le cultivateur se trouve dans la necesité de réensemencer les terres au mois de juin.
1861 : l’incendie qui détruit presque totalement le village de Mailly l’Eglise.
Il résulte des différentes évaluations qui ont eu lieu à chaque époque de ces nombreux sinistres que les pertes éprouvées se sont encore élevées en dehors des secours et assurances à plus de 660 000 frs …. »
(Archives municipales des Maillys, déposées aux Archives départementales de la côte d’Or)
Pierre Marie Guéritey, mai 2013.
Un jardin près de la Saône à Mailly
© Photos : Pierre Marie et Michelle Gueritey -  Textes : Pierre Marie Gueritey

dimanche 22 janvier 2012

Saint-Jean-de-Losne 15 - 20 janvier 1955 : l'eau grande

On n’avait pas vu ça depuis 1910, et on ne l’a pas revu depuis, heureusement…
On a gardé en souvenir les numéros du Bien Public de janvier 1955, voici donc quelques images qui montrent l’ampleur de la crue.
On voit aussi que depuis 57 ans, bien des choses ont changé dans nos villages :

Losne (lundi 17 janvier) : entrée de l’ancienne route de Seurre

A Echenon, le 17 janvier, entrée de la rue du Port Bernard. La mairie se trouvait  alors dans le même bâtiment que les écoles, le clocher de la chapelle a changé et la maison Platet (au fond) a été démolie…

Le 19 janvier, c’est en barque qu’on entre à Losne, en venant de l’ancienne Route de Seurre..
Saint-Jean-de-Losne sous les eaux le 19 janvier : depuis le château d’eau, on voit au fond l’hôpital, plus près, la salle paroissiale et la rue du bastion du Wauxhall. Le terrain où se trouve maintenant la salle polyvalente est sous l’eau.

Les deux îles de la gare d’eau émergent à peine …

Saint-Jean-de-Losne (mercredi 19 janvier) : sur la "place des cochons", devant le cinéma, il y en a « une bonne goutte ». L’arbre de la liberté a les pieds dans l’eau.
(La place s’appelle maintenant « place des remparts », l’arbre de la liberté a disparu et l’Espace du Cerf a remplacé le cinéma….)



La crue ne coupe pas l’appétit de cet habitant des Maillys qui prépare son repas sur sa cuisinière à charbon, avec les pieds dans 15 cm d’eau.
Aujourd’hui, avec une cuisinière électrique, ce serait beaucoup plus dangereux….

Photos Le Bien Public 17 et 19 janvier 1955.
Pierre Guéritey ©
 

jeudi 1 décembre 2011

La sculpture Bourguignonne près de Saint-Jean-de-Losne (1) : le Saint Jean Baptiste d'Echenon

Le Saint-Jean-Baptiste d’Echenon
Cette petite statue de Saint-Jean-Baptiste portant l’Agneau, en pierre jadis polychrome placée aujourd’hui derrière une grille dans une niche au-dessus du portail de l’église d’Echenon, peut passer facilement inaperçue. Elle a été classée en 1962 [1]. Il serait difficile de l’attribuer à tel ou tel atelier et de la dater précisément dans le XVe ou le début du XVIe siècle. D’une exécution beaucoup plus « rustique », on peut néanmoins, toutes proportions gardées, la rapprocher du Saint-Jean-Baptiste polychrome portant l’Agneau de l’église de Chateauneuf (Côte d’Or), attribué à Antoine le Moiturier (1481) [2], classé en 1907.
[1]. Base Palissy, Ministère de la Culture
[2] Baudoin, Jacques, la sculpture flamboyante en Bourgogne et Franche-Comté, Editions Créer, 1996,384 p.,  pl. pp.. 216-217, et pl. 339 et 341
Pierre Marie Guéritey

© Texte et photo Pierre Marie Guéritey

samedi 21 mai 2011

Souvenirs d’Echenon : une carte postale de 1956

Sur cette vue aérienne du printemps 1956 (Carte postale CIM), on observe facilement au centre le monument aux morts, et, en face, la rue des Oies, sur la rive gauche de l’Ouche. La route de Saint Usage aux Maillys franchit la rivière sur le pont de pierre. Le long de cette, route, à l’emplacement de l’actuelle salle des fêtes, on voit le grand hangar Lanvin où étaient entreposées les betteraves en automne. Sur les bords de la rivière, dans toute la traversée du village, il y a des tas de gravier : l’Ouche venait d’être draguée, opération répétée périodiquement à cette époque pour limiter les crues.
Sur la rive droite de l’Ouche, la rue du Port Bernard, avec la mairie-Ecole et « l’église » (qui n’est qu’une chapelle Echenon et Saint Usage appartenant à la paroisse de Saint Jean de Losne). Le clocher de la chapelle qui penchait vers l’avant a été reconstruit sous sa forme actuelle quelques années plus tard.
La plupart des maisons et hébergages subsistent aujourd’hui. La grosse maison de la propriété Platet sur la rue du Port Bernard en face du groupe de sapins a été démolie dans les années 70.
Au centre de la photographie, le moulin, dont le bief rejoint l’Ouche un peu en amont du pont, avec à gauche, derrière les peupliers, la maison Cantenot et derrière, la biscotterie, créée par Eugène Cantenot, et qui produisait alors les biscottes DOR
.
Pierre Marie Guéritey