A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

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lundi 8 septembre 2025

Notre 26e journée Histoire et Patrimoine du Val de Saône

 


Samedi 27 septembre 2025,
9h45-18h

Salle des fêtes, 2 place du 8 mai 1945

Saint-Usage (21170)

Participation libre et gratuite à toute la journée ou à une partie seulement.

PROGRAMME

Matin :

9h45-10h15 accueil

Aurelia Benas (10h15– 11h15)

Jeanne Frizot, institutrice à Franxault et Trouhans

Les dossiers de carrière des instituteurs permettent de retracer leur parcours de façon plus ou moins complète. A travers celui de Jeanne Frizot, nous partirons à la découverte de la vie et de la carrière de cette institutrice qui exerça à Franxault puis à Trouhans de 1858 à 1887.

Marc Chenevoy (11h15 - 12h15)

Samerey: un village du val de Saône. 

A la limite du département du Jura ce discret « village d’outre-Saône » mérite d’être connu. Marc Chenevoy nous en fait partager l’histoire à travers de nombreuses images.

12h30 : Déjeuner au restaurant « Le 5 Baies »,

10 route de Dijon, Saint-Usage (sur inscription)

Après-Midi :

14h30-15h15 

Présentation du bulletin Histoire et Patrimoine du Val de Saône n°11.

(Au sommaire en particulier: l’histoire des dépôts de carburants de Saint-Usage)

Actualité : restauration des églises du val de Saône: Saint-Jean-de-Losne, Esbarres, Franxault, Magny les Aubigny, Seurre.

Pierre Marie Guéritey (15h15-16h30):

Le passage de la Saône à Saint-Jean-de-Losne

Communication indispensable entre les deux rives de la Saône, de Losne à Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage, il s’agit d’étudier l’évolution d’un ensemble d’ouvrages associés à la navigation sur la Saône, à la circulation routière et à l’urbanisation des communes. Le grand pont sur la Saône est au centre de ce dispositif depuis le moyen-âge jusqu’à l’ouvrage actuel reconstruit après les destructions de 1940-1944...

Marie-Odile Bernez (16h130-17h15):

Beaune en aquarelles

Après avoir illustré le cours de la Saône sous forme d’un « leporello » Marie Odile Bernez présente une création analogue dédiée à la ville de Beaune et ses monuments.

17h15 Apéritif

Organisation : ass. Saône Nature et Patrimoine. Rens. et inscr. Michelle Guéritey, 06 40 90 65 89.

vendredi 19 avril 2024

Le chemin de fer à Saint-Usage

 Le canton de Saint-Jean-de-Losne a attendu longtemps pour voir arriver le chemin de fer et même il aurait pu ne jamais arriver !

En effet, le premier projet de la ligne de Dijon à Saint-Amour en 1874 prévoyait un tracé direct de Dijon à Seurre. Grâce à l’action de Joseph Magnin président du conseil général de Côte-d’Or, le chemin de fer est enfin venu à Brazey-en-Plaine et « à proximité » de Saint-Jean-de-Losne en 1882. Pour des raisons stratégiques, la ligne devait être protégée à l’est par le canal de Bourgogne, elle se trouve donc assez éloignée de la ville, sur le territoire de la commune de Saint-Usage.

Avec l’ouverture de deux autres lignes : de Gray à Chalon-sur-Saône (1887) et de Saint-Jean-de-Losne à Lons-le-Saunier (1905), Saint-Usage est devenu un nœud ferroviaire important jusqu’à la deuxième guerre mondiale, avec un embranchement vers le bassin d’entrée du canal de Bourgogne.

Pour lire l'article :

Le chemin de fer à saint-Usage

cliquez sur le lien ci-dessus.


Entrée en gare depuis Brazey-en-Plaine
 

jeudi 8 novembre 2018

Le 11 novembre 1918 à Saint-Usage


Cent ans après, voici quelques lettres envoyées de Saint-Usage par la famille au soldat, autour du 11 novembre 1918.
La victoire tellement attendue est dignement célébrée et les prisonniers allemands seront punis pour avoir fêté eux aussi la fin des hostilités. Tout est dit sans haine, avec l’espoir d’un meilleur lendemain maintenant que « ce maudit Guillaume » est détrôné.
La grippe espagnole fait des ravages. Même si elle est loin d’avoir tué autant que la guerre, c’est le malheur ajouté au malheur… La joie de la victoire est vite tempérée par les préoccupations de la vie quotidienne…
 
St Usage le 6 novembre 18
 
Mon cher enfant,
Je viens un peu tard après une lettre et une carte de toi reçue te donner de nos nouvelles qui sont toujours bonnes pour ta maman et souhaite que tu sois de même.
Louis ne travaille pas encore à la scierie car après sorti du pétrole (1) il faut au moins quinze jours ; ce sont ces messieurs les patrons qui ont fait cela, mais comme  il y a des pommes de terre pas arrachées, nous allons un peu les après-midi pour B**.
Mon Fernand, tu trouves que l’épidémie a fait bien des victimes, mais il y a encore des morts Louis B***  qui était remarié voilà quatre a 5 mois on l’a enterré civilement. Germain A** mort aussi ; maintenant il y a le petit S*** Maurice que tu connais qui se meurt comme son frère ainé que tu as connu ; le pauvre petit n’étaient pas fort…
Je pense que tu as connu Jean T*** de Brazey, il est mort à Calais. Il n’a jamais goûté du front ; tu vois, il n’a pas été privilégié pour cela.
[….]
Comme permissionnaire, il y a Fernand C***, Marcel L*** et j’ai vu le fils P*** celui qui était avec toi pour une perme. Il t’envoie bien le bonjour et il était là pour 24 heures car il avait été envoyé à Dijon pour une manifestation au sujet des victoires passées, mais maintenant, je crois que bientôt, nous aurons la bonne et la fin de tout.
[…]
(1) Les dépôts de Pétrole de Saint-Usage
__________________________________
St Usage le 11 novembre 18
 Mon cher Fernand,

Je viens de recevoir ta lettre datée du 8 ou tu nous annonces ton grade de Brigadier nous en sommes très contents tous trois et en plus de cela que la guerre est finie que cette fois nous n’aurons plus qu’à attendre la rentrée et la santé, pour nous tous nous serons assez riches.
Je pense que tu as reçu ma lettre avec le mandat
Si tu avais vu aujourd’hui 11 après l’annonce de l’armistice les cloches les clairons les tambours tous carillonnait, point d’usine n’ont marché car le personnel n’a rien voulu faire et alors des cuites, ah tu parles ! il y en avait Mon Fernand, jusqu’aux boches qui n’ont pas voulu travailler tu parles ! Mais il parait qu’ils vont être trois jour sans manger pour leur punition, ah ils l’ont sec cette fois et ils y croient tout de même.
Je suis allé voir Charles B*** ce matin car le père Claude est malade et ça ne va pas du tout enfin que veux-tu, lui il est vieux.
Charles ça va mieux mais la Margueritte de Claudis ça ne va pas très bien
J’ai appris que chez B** la mère est très malade et Jeanne idem et que cette petite ne veux pas prendre ses médicament.  Marie va un peu mieux elle se lève elle a été bien secouée aussi. On a enterré cette semaine Marthe J*** femme B****, dans notre quartier toute la famille G*** sont couchés c’est Marie la plus mal elle ne va pas bien du tout et en plus elle vient de mettre un enfant au monde ce qui fait que c’est plus difficile à soigner.
J’ai bien des bonjours de bien des gens à te donner je ne puis te les détailler entre autre Charles Bernier.
Mon cher enfant je souhaite que tu arrose tes galons ce que je ne comprends pas c’est que tu n’as pas osé plus tôt de nous demander ces quelque sous, je pense que tu vas écrire au parrain et à la tante Marthe que tu as des galons aussi je te quitte, nous sommes tous trois en bonne santé nous te souhaitons de même nous nous joignons tous trois pour t’embrasser tendrement ta mère ton frère et la tante
 
Mon cher Fernand,
Comme ta mère a tout occupé le papier, je suis obligée de mettre un petit supplément pour bavarder un peu avec toi ce qui n’est pas souvent car je suis comme toi très paresseuse. Aussi c’est pourquoi je ne trouve pas drôle que tu n’écrives pas. Je pense que maintenant tu dois être heureux de la bonne nouvelle ce jour attendu avec si grande impatience. Enfin on respire de penser que plus de malheureux ne tomberont, de penser que bientôt tu vas nous rentrer car maintenant le temps n’est rien. Prends bien garde, ne fais pas d’imprudence, si toutefois on vous fait déblayer le terrain, aux obus qui ne sont pas partis.
Pour tes galons, nous sommes très heureux, mais notre bonheur est plus grand encore vu comme les événements ont tourné la fin de ce carnage, la fin de cette puissance maudite le détronage de ce guillaume maudit.
Aussi mon cher Fernand, je te joins 5 F. pour fêter ce jour heureux. Je te dirai que je pars demain pour Dijon devant travailler vendredi ma permission étant expirée car je suis comme toi militaire, je ne vois rien d’autre à te dire ta mère t’ayant donné toutes les nouvelles
Je t’embrasse fort,
Ta tante
____________________________________
St Usage le 22 novembre 18
Bien cher enfant,
Je viens aujourd’hui de recevoir ta troisième lettre, alors je m’empresse de venir te donner de nos nouvelles qui sont un peu meilleures que la semaine dernière car nous posions des ventouses tour à tour : nous avons eu chacun un gros rhume, mais ton frère a été plus pris que moi il a eu une forte fièvre mais je me contente, nous n’avons pas eu besoin de docteur.
Avec ces épidémies il y a bien des précautions à prendre. Il y a encore quelques malades. Chez la tante Justine tous ont été malades à peine si la tante se lève et voilà au moins trois semaines qu’elle est couchée. Cela se compte, elle a maigri de moitié. A nous deux la mère Chilot, nous allons aux betteraves tous les tantôts chez eux car ce sont les derniers à finir cette année. Pierre est retombé de cette secousse comme il était : neurasthénique.
Tu nous demandes du nouveau : chez F*** on fait une vente de tout prochainement ; tu vois, quand une femme n’a pas de conduite ou tout cela mène.
Comme permissionnaire il y a Etienne G***qui est bien content que c’est fini. Nous pensons bien que tu viendras avant la fin de l’année. Louis a commencé à travailler à la scierie, je pense que ça va aller, il est un peu reposé et moins maigre.
Tu nous dis que vous allez partir pour l’Alsace ; probablement vous ferez toujours bien attention car j’ai peur que l’on vous tende des pièges : la moitié de ces gens-là ne sont pas francs.
Je dois faire comme toi te quitter mon gros Fernand pour te dire bonsoir, car il est huit heures et nous sommes las tous deux
Nous nous joignons pour t’embrasser de tous nos cœurs
Ta mère et frère
 J’oubliais de te dire que chez B*** voila 1 mois qu’ils sont sans nouvelles de René(2) je t’assure qu’ils sont bien peinés, surtout qu’ils ont eu cette maudite maladie tous les trois. Les petites vont mieux quoique la mère aussi mais pas bien fort, on a bien craint pour elle et cela ne va pas la remettre. Je guette le facteur, tous les jours je lui demande mais rien ; c’est un grand malheur
Bonsoir mon gros, ta mère

 
(2) Il ne reviendra pas…

(Nous remercions M et Mme Petite qui ont communiqué aux archives départementales de la Côte-d’Or l’ensemble de la correspondance dont sont extraites ces quelques lettres).

voir aussi :
Les premiers jours de la mobilisation  à Saint Jean de Losne:
http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.com/2014/08/les-premiers-jours-de-la-mobilisation.html
monument aux morts de Brazey-en-Plaine
http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.com/2015/11/les-monuments-aux-morts-du-canton.html
monument aux morts de Trouhans
http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.com/2015/11/monuments-aux-morts-du-canton-trouhans.html
monument aux morts de Saint Jean de Losne
 
 

samedi 21 mars 2015

18 avril 2015 : 5e Journée de rencontres Histoire et Patrimoine du Val de Saône


Le 18 avril, nous vous donnons rendez-vous à Saint-Usage à la salle des associations (derrière la mairie) pour la 5e journée de rencontres Histoire et Patrimoine du Val de Saône
 
Entrée libre
Au programme :
 
10h - 10h 15
Accueil et Présentation du bulletin n° 2

10h 15 - 11 h
Sur les traces des moulins d’Auxonne
par Martine Speranza (Auxonne)
Auxonne : le moulin du Béchaux
Les moulins d’Auxonne sont à eux seuls toute une histoire : ceux du Moyen Âge, Moulin Devant, Froissard et Trottin  évoquent  le duc, la Saône et sa digue, et les crues qui les ravagent périodiquement. Les autres plus récents s’adaptent au  système des eaux de la place forte, la Petite Saône, la Brisotte, les étangs, sous la houlette de  Vauban et  l’architecte Antoine.

11h-12h Bateaux de Saône traditionnels en bois, typologie et construction,
par Louis Bonnamour (Chalon-sur-Saône)
Enquêtes de terrain auprès des derniers charpentiers en bateaux de la Saône, fouilles subaquatiques dans le lit de la rivière et recherches en archives, nous permettent aujourd’hui d’esquisser une histoire des bateaux qui se sont succédé sur la Saône depuis 3000 ans.
Chalon, Mines de Blanzy 1874

 
12h15-15 h: Déjeuner, Restaurant « l’ECU » (15€, inscription auprès de Saône Nature & Patrimoine avant le 10 avril), puis visite de l’arboretum et vue de la gare d’eau
 
15- 15h45:  L’industrie féculière dans le Val de Saône
par Robert Michelin (Pagny-la-Ville)
A la fin du xixe s. une importante industrie féculière se développe le long de la Saône de Gray jusqu’à Tournus en passant par Pagny-la-Ville, Seurre et Chalon-sur-Saône. Se fondant sur l’histoire de la féculerie de Pagny-la-Ville construite en 1895, modernisée vers 1930 et fermée en 1969, l’auteur fait revivre tout un monde grouillant d’activité à jamais disparu...

15h45- 16h30:  Les débuts de la Société cotonnière de la Côte d'Or (1893-1936),
par Aurelia Bénas (Remiremont).
La filature de Trouhans en 1907
La Société cotonnière de la Côte d'Or voit le jour en 1893 avec pour principal objectif la création d'une filature à Trouhans. Implantée au sein d'un territoire sans grande tradition textile, la société va pourtant se développer, avec la création d'un tissage à Brazey-en-Plaine en 1899, et prospérer sous la houlette de ses deux directeurs successifs et grâce à une main d’œuvre nombreuse venant d'horizons plus ou moins lointains.

16h30- 17h15: Les hauts-fourneaux de Brazey
par Pierre Marie Guéritey (Saint-Jean-de-Losne)
Le haut fourneau de Brazey-en-plaine, coupe, 1825
Fondés en 1826 par les frères Philippon, au bord du canal de Bourgogne, ils s’inscrivaient dans un ensemble d’usines implantées dans le val de Saône, qui produisaient de la fonte avec du charbon de bois à partir de petits gisements de minerai de fer. La concurrence de la fonte anglaise et de l’est de la France leur a été fatale dès 1860.

17h30 apéritif

 
 

lundi 5 janvier 2015

La fusion des communes : une opportunité à saisir dès 2015

La fusion des communes est plus que jamais une nécessité en ce début d’année 2015. En avril 1816, ce fut une occasion manquée : approuvée par le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne elle a été aussitôt rejetée par les conseils municipaux de Saint-Usage et Echenon.
Il y a un an, j’ai raconté ici cette regrettable histoire :
et :
Peut-on penser que les mentalités ont changé pendant les deux cents ans écoulés et qu’un projet structurant analogue, adapté aux réalités de 2015 puisse aujourd’hui rapidement aboutir en tenant compte de tout ce qui s’est passé depuis 1816 ?
Il s’est passé en effet beaucoup de choses sur ce territoire ne serait-ce qu’au point de vue économique : le transport de marchandises fluvial et ferroviaire  s’est développé puis a périclité.
Des industries se sont développées puis ont disparu : usine de grillage de Saint-Jean-de-Losne, tissage de Brazey, filature de Trouhans, dépôts de pétrole à Saint-Usage...
Les Chantiers navals de Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage ont prospéré puis périclité pour renaître autrement.

 
Les haut fourneaux de Brazey créés en 1824 ont fermé en 1860, remplacés par une sucrerie qui a elle-même périclité, remplacée par une malterie qui se développe.
Les moulins qui existaient à Brazey et Echenon se sont développés puis ont disparu.
Des entreprises associées à la navigation de plaisance fluviale se sont développées à partir de 1976.
Les services offerts aux touristes sous diverses formes se sont développés : centre équestre à Brazey, camping, tourisme fluvial et activités nautiques à Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage; valorisation du patrimoine historique et naturel, hébergements, restaurants… Les collectivités territoriales tentent de favoriser ce développement.
Le commerce traditionnel de centre-ville (Saint-Jean-de-Losne, Losne, Brazey) a des difficultés à se maintenir, comme partout. Une zone commerciale a été créée à Saint-Usage et d’anciens supermarchés sont devenus des supérettes urbaines de proximité à Saint-Jean-de-Losne, Losne, Brazey.
Des zones industrielles et artisanales existent, et l’agriculture occupe toujours une place importante dans l’économie (céréales). Il y a deux collèges (Brazey-en-Plaine et Echenon) qui accueillent au total presque 1000 élèves, une EPHAD à Saint-Jean-de-Losne (capacité 132 résidents) etc.. etc...
 
 
________________
Pour mémoire : Brazey-en-Plaine et Saint-Jean-de-Losne constituent depuis plus de 20 ans une même paroisse, l'usine Bonna Sabla "de Saint-Usage" se trouve sur le territoire de Brazey à moins de 1.5 km de la zone commerciale de Saint-Usage etc...etc...
Les nouveaux contours de la communauté de commune Rives-de-Saône incluant Brazey-en-Plaine depuis janvier 2014, et le nouveau découpage cantonal (décret du 18 février 2014) incitent à de nouvelles réflexions sur ce sujet.
Le projet de Loi déposé par Jacques Pélissard et adopté avec amendements par l’Assemblée nationale le 31 octobre 2014 puis par le Sénat en décembre, mérite l’attention de tous nos élus.

et : http://www.courrierdesmaires.fr/46580/tout-savoir-sur-le-nouveau-regime-des-communes-nouvelles/

 
 
Les procédures existent, ainsi que des mesures incitatives et des structures d’accompagnement.
Cinq communes contiguës à la commune de Saint-Usage (cf. la carte ci-contre) peuvent constituer ensemble une  commune nouvelle :
                                                                  habitants            Surface km2

Brazey-en-Plaine                                         2 588                 25.5
Echenon :                                                     712                    10.7
Losne (Losne, Chaugey, Maison-Dieu) :    1597                  22.8
Saint-Jean-de-Losne :                                  1167                  0.6 
Saint-Usage :                                               1199                  9.5

Total                                                            7263                  69.1
 
La commune nouvelle, (qui pourrait s’appeler Brazey-les-Losne), conservera l’identité des quartiers « historiques » des communes fusionnées :
Brazey (Pont Hemery, Ennevent)
Echenon
Losne (Maison-Dieu, Chaugey)
Saint-Jean-de-Losne
Saint-Usage
Avec presque 7300 habitants, cette  commune nouvelle, à la fois urbaine et rurale, sera mieux proportionnée aux chefs-lieux des cantons voisins : Auxonne : 7726 et Nuits-Saint-Georges : 5600 habitants.
A 28 km de Dijon, la situation géographique de cette petite ville (à 10 km de l’A36, 12 km de l’A39, desservie par le chemin de fer) lui permettra aussi de bénéficier de la fusion projetée des régions Bourgogne et Franche-Comté qui ouvrira plus de possibilités de relations avec Dole et l’aéroport de Dole-Tavaux situé à moins de 20 km.
Au-delà de l’attachement bien normal au passé de chaque village, il sera évidemment plus facile aux élus d’une commune de plus de 7000 habitants de se faire entendre des administrations et des autres collectivités au profit du développement de celle-ci et du bien-être de ses habitants.
Alors, au lieu de souhaiter une bonne année et d’attendre que ça vienne,… élus, administration, habitants, mettons en chantier ce projet …
Bonne année 2015.
 
 
© Pierre Marie Guéritey

lundi 20 janvier 2014

La Fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon (2)

La nécessaire fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon est-elle possible ?
Nous avons rappelé ( http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.fr/2013/12/saint-jean-de-losne-la-fusion-des.html) que, le 12 mars 1816, le sous-préfet de Beaune avait adressé une lettre aux communes concernées souhaitant « la réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne » et que le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne s’y était unanimement déclaré favorable le 18 mars.
Alors pourquoi ne s’est-il rien passé ?
C’est qu’à cette époque, cette proposition ainsi formulée ne pouvait qu’être rejetée par les autres communes!
Saint-Usage et Echenon ont adopté le même jour une résolution identique :
« Considérant que la gestion des affaires administratives ne pourrait y gagner parce que les besoins locaux sont mieux appréciés par un magistrat résidant sur les lieux que par un étranger.
Qu’il y aurait moins de célérité dans leur expédition parce que souvent l’accès auprès du maire deviendrait difficile et que tout ce qui concernerait la ville serait sans doute traité avant les choses qui intéresseraient les villages.
Que l’expérience qu’ils avaient acquise lors de la formation des administrations centrales dont les délibérations étaient souvent prises avec partialité et où les réclamations peu éloquentes de l’homme de la campagne étaient souvent rejetées quoique justes leur fait redouter la réunion proposée qui pourrait entrainer les mêmes inconvénients.
Que le motif d’amélioration de l’esprit public est mal fondé en ce que le magistrat du village, bien choisi, exerce une influence continuelle sur ses administrés avec qui il est plus en rapport de langage et d’habitude que le citadin.
Qu’en considérant la chose sous le rapport de la moralité, l’homme de la campagne ne peut que perdre en fréquentant trop souvent la ville où il contracte des besoins factices, ce qui arriverait dans le cas de réunion.
Par ces motifs les membres du conseil… (se prononcent pour)… le rejet de la réunion demandée »
De même le conseil municipal de Losne,
« …a considéré qu’il y aurait peu d’avantage à consentir à ladite réunion, qu’au contraire il y aurait beaucoup d’inconvénients la commune étant composée de trois hameaux et deux rentes considérables formant trois sections distantes les unes des autres de plus de trois kilomètres, que d’un autre côté la commune de Losne étant séparée de la ville de Saint-Jean-de-Losne par la Saône sur laquelle il existe un pont qui est dans le plus mauvais état, que ce pont étant en ruine peut tomber incessamment et qu’alors toute communication serait interrompue entre les deux pays.
Considérant aussi que la commune étant peuplée de plus de mille âmes il est essentiel pour une exacte surveillance que l’autorité administrative y réside, que pendant une partie de l’année 1815 l’administration de la commune avait été confiée à M. le maire de Saint-Jean-de-Losne, que pendant ce temps les intérêts des habitants ont beaucoup souffert.
Ont délibéré qu’ils ne peuvent consentir à la réunion de la commune de Losne à la ville de Saint-Jean-de-Losne…. »

On était alors en présence de deux mondes bien différents : la ville et la campagne, et la proposition de l’administration était obligatoirement ressentie par la population de cultivateurs des communes rurales comme le projet de leur asservissement aux intérêts des notables et des marchands de la ville.
On mesure aussi dans ces textes la difficulté réelle des communications entre les villages et Saint-Jean-de-Losne à cette époque : le pont de Saône était encore en bois, il s’est écroulé définitivement en 1830 et n’a été remplacé par un pont de pierre qu’en 1838. La levée entre Saint-Usage et Saint-Jean-de-Losne était souvent coupée par les inondations et le pont qui existait sur les anciens fossés de la ville était aussi en très mauvais état. Les chemins joignant Echenon à Saint-Jean-de-Losne et Losne à Chaugey et Maison-Dieu étaient submergés à chaque crue de la Saône

Ces raisons du rejet nous semblent, aujourd’hui, d’un autre temps. Mais il faut s’en souvenir, et ne pas oublier qu’il y a eu ensuite encore d’autres tentatives différentes, qui ont toutes échoué. 
Si depuis la publication de l’article précédent, beaucoup d’opinions favorables se sont manifestées, d’autres arguments peuvent à coup sûr être opposés au projet de fusion des communes : il faut retenir de cet échec passé la maladresse de l’administration et la nécessité d’un travail de construction concertée par tous les partenaires et d’explication du projet afin que chaque commune puisse en mesurer l’intérêt et y adhérer.


Pierre Marie Guéritey, 21 janvier 2014