Ce télégramme envoyé de Dijon le 1er août 1914 à 16 h. 30 est transcrit et oblitéré à 20 h. 50 au bureau de poste de Saint-Jean-de-Losne.
En même temps, le service de santé informe le maire de la ville qu’il devra mettre l’ensemble des locaux du groupe scolaire de la ville (écoles de filles, de garçons et enfantine) à la disposition du médecin chef et de l’officier d’administration gestionnaire de l’hôpital temporaire n° 49, qui seront sur place le premier jour de la mobilisation. L’hôpital devra être prêt à entrer en fonction dès le jeudi 6 août, 5e jour de la mobilisation. (Cet hôpital territorial temporaire installé dans les locaux scolaires ouvrira en fait le 20e jour de la mobilisation et sera supprimé le 10 novembre 1916).
La surveillance des ouvrages d’art stratégiques s’organise
immédiatement, notamment du pont de chemin de fer sur la Saône, gardé dès la
nuit du 1er au 2 août par Charles Fleurot, Maurice Marcisieux,
Pierre Morais et Louis Semain.
Le télégramme officiel ci-dessous, envoyé aux gares le 4 août par la compagnie PLM témoigne de la crainte des espions et des saboteurs, dès les premiers jours :
« circulaire à
toutes les gares
Faites disparaître les
pancartes portant inscription « Bouillon Kub » se trouvant placées
auprès des ouvrages d’art.Ces applications sont placées pour les espions pour faire sauter les ouvrages d’art »
_______________________
Le conseil municipal, réuni le 3 août, approuve la décision
du bureau de bienfaisance de distribuer des secours aux familles privées de
leurs chefs mobilisés.
Il publie la déclaration suivante :
« Proclamation
aux habitants de la ville de Saint-Jean-de-Losne
Habitants !
L’Allemagne en signifiant
la déclaration de guerre à la France a porté un défi à l’humanité entière.
En même temps qu’elle
déchirait les traités garantissant la neutralité du Luxembourg et de la Belgique
en envahissant leurs territoires, un de ses navires de guerre bombardait Bône
et Philippeville en Algérie.
Désormais rien ne peut
arrêter le déchaînement des forces armées. Avec l’appui des puissances alliées
et amies, avec les concours que de toute part elle recevra, la France, marchant
en tête de la civilisation, rendra vaines les convoitises germaniques et les
desseins barbares.
A cette heure
décisive, c’est vers l’Est que nos regards doivent se porter, que tous nos efforts
doivent tendre, sans défaillance.
Unissons nos forces et
concourons tous à la défense du sol natal. Soyons les dignes descendants de nos
pères de 1636 et 1814. Notre cause est sacrée : que toutes les bonnes
volontés sans distinction de sexe ni d’âge se manifestent ; le devoir et l’Amour
de la Patrie nous convient au sacrifice. Ayons confiance.
Vive la France
Saint-Jean-de-Losne le
5 août 1914
Pour le conseil municipal,
les conseillers municipaux présents,
J. Astier, Dumontant,
Maltet, Gentel, Georges Chédé ».
(Arch. Mun
St Jean de Losne 1D10 , reg., p. 133 134)
Evidemment, dans cette proclamation patriotique, en pareille
circonstance, les conseillers municipaux ne pouvaient pas omettre les références
au siège de 1636 et à la défense de Saint-Jean-de-Losne contre les armées
coalisées poursuivant les troupes de Napoléon 1er en janvier 1814.
© Pierre Marie Guéritey
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