Le conseil municipal de
Trouhans par délibération du 2 mars 1919 décide « d’élever un monument commémoratif des enfants de la commune
morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918 » et vote un
crédit de 2000 F, auquels viendront s’ajouter 13127,30 F. recueillis par
souscription.
Le comité du monument était
ainsi constitué :
« Président : M.
Edouard Droin, maire
Trésorier : Chaussier
Marcel, conseiller municipal
Secrétaire : Guénot
Irénée, instituteur
Membres : les
conseillers municipaux, les instituteurs, et MM. Martin Jean-Baptiste, Pauthier
Théophile, Mouillon Gabriel, Dejeux Jules, Gavignet Auguste, Mlle de Vesvrotte,
Lombard Louis, M. Ernest de Vesvrotte, M.Marchal, M. Naigeon, Defaux Bernard,
M. Eaton Marcel, M. Bompy-Deher ».
Le 28 juillet 1921, le monument
commandé au sculpteur parisien Ernest Dubois (15 rue Mansart), se compose « d’un socle supportant une pyramide
sur la face de laquelle se trouvera « un poilu » statue en haut
relief de deux mètres de hauteur, le tout mesurant environ cinq mètres de
hauteur, en pierre de Chauvigny.
Ce monument sera exécuté à Paris dans l’atelier de
Monsieur Dubois et rendu en gare de Trouhans pour la somme forfaitaire globale
de treize mille cent soixante dix francs »
Le monument -probablement
déjà réalisé par le sculpteur- arrive en gare dans les jours suivants et le 10
août, la municipalité passe un marché de 7056 F. avec Louis Didier,
entrepreneur à Saint-Jean-de-Losne pour le transport depuis la gare, le terrassement,
la fourniture et la gravure des plaques de marbre, et la pose d’une grille
autour du monument.
La réception définitive a
lieu le 20 avril 1922. Le coût total de la construction du monument s’élève à
20226 F, couvert par la souscription (13127,30F) et une somme de 7098 F payée
par la mairie sur ses fonds disponibles (y compris les 2000 F alloués en 1919).
Il a exposé régulièrement au Salon de Paris à partir de 1892 et a obtenu de nombreuses distinctions.
Ernest-Henri Dubois a réalisé les monuments aux morts de Dieppe (Saint Maritime, 1925) et Valognes (Manche, 1927). Il est aussi l’auteur des bustes de Sophie et Henri Grangier (Vougeot, Dijon)
On peut s’étonner de trouver dans ce village qui comptait 625 habitants en 1921 une œuvre de ce prix et de cette qualité. Le propriétaire du château de Trouhans, Ernest de Vesvrotte, dont le frère, le lieutenant Just de Vesvrotte a été tué le 9 juin 1918, et Alfred Marchal, le patron de la filature, qui employait la moitié de la population active du village ont certainement été les inspirateurs et les principaux financeurs de ce beau monument.
(Archives municipales (avec nos remerciements à Madame Gossens, maire de Trouhans) et ADCO IIO 645-9)
© Pierre
Marie Guéritey, 2015.
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