A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

lundi 15 avril 2013

Eglises de Saint-Jean-de-Losne, des Maillys, et Croix Girard à Losne au programme de la 1ère journée d'études Histoire et Patrimoine

Coups d’œil sur des églises :
L’église de Saint-Jean-de-Losne se signale par son mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles, que les habitants ont su conserver pendant le Révolution et ensuite enrichir au XIXe siècle. Construite en briques au XVIe siècle, cette grande église utilise au mieux l’espace disponible dans la petite ville, elle est un exemple de gothique flamboyant où la renaissance s’invite par les colonnes inspirées de l’antique remplaçant les piliers de la nef.
Lors de la visite, Pierre Marie Guéritey a insisté entre autres sur l’intérêt de l’ensemble de la chaire à prêcher réalisée par Hugues le Rupt en 1604, et munie d’un nouvel abat son en 1782 par les stucateurs italiens qui travaillaient au maître-autel. Antoine Marquetty, originaire de Mollia dans le Val Sesia a créé de 1781 à 1784 un décor complet pour le chœur avec un baldaquin monumental qui met en valeur la symbolique religieuse de l’agneau. L’idée originale de ce décor grandiose est la mise en lumière à contre-jour par les verrières de l’abside garnies à l’époque de verres colorés. L’orgue historique du facteur Bénigne Boillot, construit en 1768 a aussi été préservé et reste aujourd’hui dans un état proche de son état d’origine.
Pierre Marie et Michelle Guéritey publient régulièrement des articles sur le patrimoine de Saint Jean de Losne et de la Communauté de Communes Rives de Saône, sur le présent blog :

L’église des Maillys / Pierre Marie Guéritey
L'église des Maillys, dont Pierre-Marie Guéritey présente ensuite l’histoire des deux reconstructions au XIXe siècle est dans sa forme néogothique actuelle, achevée en 1869, un des meilleurs exemples de la production de l’architecte auxonnais Phal-Perron. On lui doit la construction de nombreux bâtiments municipaux dans tout le Val de Saône au milieu du XIXe s. Les églises de Lamarche-sur-Saône, de Pagny-le-Château et de Labergement-les-Seurre sont des œuvres de cet architecte. Aux Maillys, une église ancienne restaurée après la Révolution, puis une église presque entièrement reconstruite dans le style néoclassique de 1823 à 1834 ont précédé l’église actuelle. Ce dossier est l’occasion pour Pierre-Marie Guéritey d’évoquer d’une manière plus générale la question de la reconstruction des églises qui s’inscrit parmi les actions d’urbanisme dans les villages au XIXe : évolution du style architectural, cadre religieux et administratif, influence des évêques bâtisseurs et des notables (aux Maillys, madame de Berbis), sans oublier la question du financement…
L’église actuelle a coûté 170000 frs, la commune des Maillys, malgré l’étendue de son territoire et de ses bois, et la générosité de la châtelaine a peiné à financer ce grand chantier auquel une partie de la population était opposée…
Pierre-Marie Guéritey en profite pour rendre hommage au travail de Paul Jovignot, habitant des Maillys qui a réalisé en 2006 une monographie du village (« Si Mailly m’était conté »). Cet ouvrage contient une synthèse de l’histoire du village et des témoignages précieux pour la mémoire du passé proche.

La Croix-Girard à Losne (Maison-Dieu) / Alain Cessot
Alain Cessot, qui travaille depuis de nombreuses années sur l’histoire de l’abbaye et du village de Losne, présente une réalisation concrète intéressante effectuée avec l’appui de la municipalité.
Les anciens terriers qu’il a analysés attestent l’existence de cette croix en bordure de chemin. Seul un arbre restait à ce carrefour…
A l’occasion de la reprise des sépultures au cimetière communal, il a pu sauvegarder en février 2009 une stèle de pierre surmontée d’une croix en fonte.
Il a nettoyé, regravé cette stèle, réparé la croix et placé l’ensemble sur un socle réalisé avec l’aide des employés municipaux.
Cette croix qui a repris la place de l’ancienne au carrefour a été inaugurée et bénite par le père Joseph N’Kouka le 23 octobre 2010 en présence du maire de Losne Yvan Zadoinoff.

Les cahiers de Losne Chaugey Maison-Dieu hors Série n°2, Alain Cessot 2010
http://alain.cessot-losne.pagesperso-orange.fr

Textes de Pierre Marie Guéritey, 2013

vendredi 12 avril 2013

Le Saint Nicolas bientôt restauré …


A propos du bateau  « Le Saint Nicolas » suspendu depuis le 6 décembre 1826 dans l’église, à plus de 6 mètres au dessus de l’ancien autel de Saint-Nicolas, nous indiquions dans notre message du 18 août 2012, que
« classé monument historique en 1962, le bateau s’est dégradé rapidement ces dernières années (rupture d’un mât vermoulu, affaissement partiel du gréement), sa restauration va être bientôt entreprise »

Dès 2008, nous avions appelé l’attention sur l’état de cet objet….ce mardi 9 avril 2013, il a été descendu par les employés municipaux et pris en charge par le CRCOOA de Vesoul. Il reviendra dans quelques mois - peut-être pour la Saint-Nicolas 2013- dépoussiéré et restauré…. http://crrcoa.free.fr/
 Au sol, on se rend mieux compte à la fois des dimensions du bateau (longueur environ 2m, hauteur, environ 1,6 m), de la qualité de cet objet unique, emblème de la confrérie de Saint-Nicolas et de la nécessité d’intervenir pour le sauver d’un naufrage inévitable et définitif…

Nicolas et ses collègues ont descendu le St Nicolas dans l’église


 De près, on voit bien les détails






Mais aussi les ravages du temps



et la poussière



comme une sorte de vaisseau fantôme,...
 Souhaitons le revoir bientôt ….

© Textes et photos Pierre Marie Guéritey, 12 04 13


jeudi 11 avril 2013

Regards sur Auxonne

Deux exposés de la Journée d'études Histoire et Patrimoine du Val de Saône du 6 avril 2013.
Martine Speranza et Michel Jovignot.

Les barrages sur la Saône à Auxonne (1840-2011)
La Saône qui traverse tout notre territoire n’a pas toujours été comme nous la connaissons aujourd’hui. Avant 1840, elle n’était que peu navigable : les bateaux étaient fréquemment immobilisés : l’hiver par les glaces, l’été par les basses eaux.
En toutes saisons, la descente de la rivière était rendue dangereuse par les obstacles qui l’encombraient. En plus des îles et des ponts de bois, véritables forêts de pieux dressées dans la rivière, des moulins flottants, il y avait les digues et barrages placés en travers de son cours pour en relever le niveau, mais qu’il fallait franchir par un « pertuis » où l’eau se précipitait avec un fort courant.
Martine Speranza a puisé dans les nombreux documents des archives municipales d’Auxonne pour présenter un tableau historique complet et abondamment illustré de la Saône à Auxonne.
Pour alimenter les fossés entourant la place forte, une digue en amont de la ville barrait la rivière en biais presque complètement. A la hauteur du château, la digue des moulins ne laissait elle aussi qu’un étroit passage pour les bateaux.
En 1840, on a réalisé le barrage à l’endroit où il est encore aujourd’hui, et on a créé le canal de dérivation pour les bateaux. Ce barrage, simple empierrement avec une rehausse, a été remplacé à la fin du XIXe s par un barrage mobile à fermettes et aiguilles, dont le modèle a été conçu par l'ingénieur Poiré en 1834. En période de crue, on retire manuellement les aiguilles en bois, (manœuvre très dangereuse pour le personnel … Un système d’aide à la dépose des aiguilles avait été installé il y a plusieurs années pour pallier ces risques) on couche les fermettes et le barrage s'efface.
Dans le cadre du plan de modernisation de la navigation sur la Saône, un nouveau barrage escamotable, manœuvré automatiquement, a été construit ; il a été inauguré le 8 juillet 2011.
L’ancien barrage qui est un élément important du panorama sur la ville depuis l’avenue de la gare a été conservé derrière le nouveau : C'est un des plus longs barrages à aiguilles conservé (220 m), une microcentrale hydroélectrique y été installée dès les années 50.
Un belvédère surplombant la nouvelle passe à poissons a été aménagé sur l’avenue de la gare, et une passe à kayaks à l’autre extrémité du barrage.
Le blog de Martine Speranza : http://www.auxonne-patrimoine.net/
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Commerce et artisanat en milieu rural autour d’Auxonne (1840-1960)

Michel Jovignot nous ramène sur la terre ferme pour un exposé très documenté sur l’évolution des commerces et de l’artisanat dans les communes de la zone maraîchère qui entourait Auxonne.
Michel Jovignot a particulièrement développé la question de l’artisanat des femmes, couturières, repasseuses, lavandières, modistes, dont les services étaient indispensables pour la fabrication et l’entretien des vêtements, les femmes des maraîchers étant occupées de plus en plus sur l’exploitation agricole.
A côté des boulangeries, boucheries, on trouvait évidemment dans chaque village plusieurs cafés ….tout cela a maintenant disparu.
Les Maillys : le café Armanton et en face la boucherie.

Les Maillys, le moulin

Un ouvrage collectif richement documenté et illustré vient de paraître pour perpétuer la mémoire du maraîchage à Auxonne et aux alentours :
« Petite et grande histoire de la région d’Auxonne à travers sa tradition maraîchère », publié par l’association Ecomusée du Maraichage et des traditions populaires du Val de Saône.
On peut se procurer cet ouvrage à l’Office de tourisme d’Auxonne, au prix de 28€.
Pierre Marie Guéritey

lundi 8 avril 2013

Sylvie Bigouret : «Pilon et poison à l’Hôtel-Dieu» à la Journée Histoire et patrimoine du val de Saône 6 avril 2013 :


Sylvie Bigouret : «Pilon et poison à l’Hôtel-Dieu»
Le premier exposé de la journée d'études "Histoire et Patrimoine du Val de Saône", organisée le 6 avril 2013 à saint-Jean-de-Losne, a présenté une expérience passionnante d’ouverture des scolaires au patrimoine, à l’histoire et à la littérature.
Au cours de l’année scolaire dernière, Sylvie Bigouret a fait découvrir aux élèves de sa classe de CM2 de l’école de la cité verte à Seurre, qu’ils étaient capables d’écrire une nouvelle policière historique….
Le cadre c’est l’Hôtel-Dieu de Seurre en 1805, les protagonistes, les religieuses, le médecin, les malades…. l’intrigue, vous la découvrirez en ouvrant la version interactive, qui vous fera aussi visiter l’Hôtel-Dieu :


© Photo T. Kuntz, serv. Patrimoine et inventaire, région Bourgogne, 2010


L’association « Saône Nature et Patrimoine » a décidé de proposer bientôt à ses adhérents une visite de groupe de l’Hôtel-Dieu de Seurre guidée par Caroline Robin….

 A suivre.

vendredi 5 avril 2013

Samedi 6 avril, ne manquez pas notre première journée d'études Histoire et Patrimoine...

Nous vous donnons rendez vous demain à Saint Jean de Losne, salle polyvalente, à partir de 10 heures... Une occasion de découvrir l'histoire et le patrimoine de notre Val de Saône.
Parmi les intervenants, Michelle Guéritey, ancienne présidente de Promo Saint Jean, fera revivre les beaux moments des séances de Racontez nous Saint Jean, qui ont eu lieu de 2002 à 2006... lors de son exposé à 16h30.



© Collection privée Michelle Guéritey

mercredi 3 avril 2013

Ne ratez pas la première journée d'études Histoire et Patrimoine du Val de Saône samedi 6 avril


Une occasion pour tous d'approfondir l'histoire du Val de Saône et de son patrimoine... 
Salle Polyvalente (place du Port Bernard, près du château d'eau) : petite salle à gauche à l'entrée.
Entrée libre.
De 14h à 15h, visite de l'église de Saint Jean de Losne sous la direction de Pierre Marie Guéritey.

jeudi 28 mars 2013

Bientôt la 1ère Journée d'Etudes Histoire et Patrimoine du Val de Saône


Saint-Jean-de-Losne, samedi 6 avril 2013, de 10h à 12h et de 15h à 18h, salle polyvalente, une rencontre proposée à tous ceux qui aiment l'histoire et le patrimoine du Val de Saône.
L’association « Saône Nature & Patrimoine » organise le samedi 6 avril à la salle polyvalente de Saint-Jean-de-Losne, en partenariat avec le  2e Salon Gourmand, une journée de rencontre des historiens du Val-de-Saône (Auxonne, Saint-Jean-de-Losne, Seurre) qui présenteront en public leurs sujets d’étude favoris. Cette journée consacrée à l'histoire et au patrimoine du Val de Saône (de Seurre à Auxonne, en passant par Saint-Jean-de-Losne) est la première manifestation de l'association créée en décembre 2012 avec pour objet la valorisation de la nature et du patrimoine.
Malgré -ou à cause - de la mondialisation on redécouvre aujourd’hui les spécificités des territoires et de leur culture, et sans tomber dans le passéisme ou le particularisme, le bénéfice que l'on peut tirer d’une meilleure connaissance de ce qui constitue nos « racines ». On passe souvent sans voir les monuments souvent modestes que nous ont légués nos prédécesseurs. En étudiant un peu quand, comment, pourquoi ils ont été construits, on découvre leur intérêt et l’utilité de les entretenir pour les transmettre avec leur histoire.
La connaissance de nos ancêtres, parents, grands-parents, de leurs déplacements, de leurs coutumes et de leurs croyances, des techniques qu’ils utilisaient dans la campagne, les ateliers et les fabriques, fournit des explications sur ce que nous sommes aujourd’hui, autant que les grands faits historiques ou des monuments mondialement connus.
Au programme de cette 1ère journée, animée par Pierre Marie GuériteyPilon et poison à l'Hôtel Dieu de Seurre (Sylvie Bigouret), les barrages sur la Saône à Auxonne : 1840-2011  (Martine Spéranza), commerce et artisanat en milieu rural autour d'Auxonne : 1840-1960 (Michel Jovignot), les deux reconstructions de l'église des Maillys au 19e s. (Pierre Marie Guéritey), une nouvelle croix au lieu-dit "Croix Girard" à Maison Dieu Losne (Alain Cessot), Pagny-la-ville, c'est vers 1960 que tout a changé… (Jean-Louis Rousselet), "Racontez-nous Saint Jean" ou "Saint-Jean-de-Losne raconté par ses rues" (Michelle Guéritey).
                               (Photo d'archives : Séance "Racontez nous Saint Jean" 2004)
En prime, après le déjeuner (14h-15h), la visite historique de l’église de Saint-Jean-de-Losne.
L'assistance à toute ou partie de la journée est libre et gratuite. Il est possible de partager le repas pris en commun (moyennant 15€).
Pour tout renseignement, et inscription pour le repas (avant le 2 avril) : pierre.gueritey@orange.fr et  03 80 79 08 33.

samedi 16 mars 2013

Inscrivez vous...

1ère journée d’études « Histoire et Patrimoine du Val de Saône »
Samedi 6 avril 2013 (10h-18h) - Salle polyvalente de Saint-de-Losne (1ère salle)

10 heures : accueil des participants               

n 10h 15 : Sylvie Bigouret, Caroline Robin (Seurre)
« Pilon et Poison à l’Hotel-Dieu »
Cette fiction policière écrite avec les élèves de l’école, se passe juste après la Révolution Française, dans le cadre de l’hôpital de Seurre. Patrimoine hospitalier et suspens garantis….

n 10h 45 : Martine Speranza (Auxonne)
Les barrages sur la Saône à Auxonne (1840-2011)
Histoire du barrage d’Auxonne et de son évolution technique depuis sa création jusqu’à sa récente reconstruction.

n 11h 15 : Michel Jovignot (Soirans)
Commerce et artisanat en milieu rural autour d’Auxonne (1840-1960)
Cette étude s’inscrit dans le projet d’un ouvrage collectif de l’Eco-musée du maraîchage et des traditions populaires d’Auxonne sur le maraichage et son environnement économique : les commerçants et artisans des villages étaient nécessaires au monde paysan.

11 h 45 : discussion

12 h 15 : Déjeuner (15 € hors boissons)«

14h : Visite de l’église de Saint-Jean-de-Losne (Pierre-Marie Guéritey)

n 15h : Pierre-Marie Guéritey (Saint-Jean-de-Losne)
Les deux reconstructions de l’église des Maillys au XIXe s.
La grande église néogothique actuelle (1868-1870) fait suite à une première reconstruction (1824-1830) dans le style néoclassique. C’est l’occasion de jeter un regard sur les aspects architecturaux, mais aussi sur l’environnement économique, démographique, religieux, humain, de la reconstruction de l’église  dans un village au XIXe s.

n 15h 30 : Alain Cessot (Losne)
Une nouvelle croix au lieu-dit « Croix Girard » à Maison-Dieu
Le réemploi d’une stèle funéraire, à l’occasion de la rénovation du cimetière, a permis de placer de nouveau une croix à l’emplacement attesté par de nombreux documents depuis le moyen-âge. Un exemple de l’intérêt d’une commune pour son histoire et son patrimoine.

n 16h : Jean-Louis Rousselet (Seurre)
Pagny-la-Ville : C’est vers 1960 que tout a changé …
En évoquant ses souvenirs personnels, les témoignages et les images qu’il a rassemblés, Jean-Louis Rousselet montre comment le temps s’est alors brutalement accéléré dans ce village.

n 16h. 30 : Michelle Guéritey (Saint-Jean-de-Losne)
« Racontez-nous Saint-Jean » ou « Saint-Jean-de-Losne raconté par ses rues »
Le travail de collecte mené pendant plusieurs années auprès des anciens permet de reconstituer le paysage urbain et la vie quotidienne de Saint-Jean-de-Losne au XXes., avec ses commerces, ses artisans, ses entreprises…. ce travail est présenté actuellement sous la forme de tableaux illustrés (exposés).

17h: discussion, conclusions.
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« Participation libre et gratuite à tout ou partie de la journée. Pour le bon déroulement, merci de confirmer votre présence au 03 80 79 08 33 ou par mail à pierre.gueritey@orange.fr et éventuellement réserver votre repas.

Photo d'archives : les séances de "Racontez-nous Saint Jean" de 2002 à 2005, organisées par l'association Promo Saint Jean et animées par Michelle Guéritey et Valérie Daloz.

dimanche 3 mars 2013

Un naufrage à Saint-Jean-de-Losne : un bateau heurte le pont et coule à pic

Trop lourdement chargé, ce bateau transportait du fer. Entre 6h30 et 7h du matin, en descendant la Saône, il s’est présenté de travers devant le pont. La proue du bateau a heurté une des piles, il s’est mis complètement en travers, s’est écrasé contre les autres piles et a coulé.
Ce bateau appartenait à Laurent Ony, marchand de fer à Gray et il était piloté par Barthélemy Arthaud marinier à  Grigny (Rhône). Il avait été chargé à Gray et à Heuilley et transportait 2457 tôles de fer d’un poids total de quarante tonnes et 608 tôles d’un poids total de 8700 kg., provenant de la forge de Marandeuil (Cote-d’Or) et seize gueuses de fonte d’un poids total de 16 tonnes venant du haut fourneau d’Echalonge (Haute-Saône). Dans le courant en amont du pont, l’équipage, probablement trop peu nombreux, a perdu le contrôle du bateau chargé de 65 tonnes de fer, et n’a pas pu éviter le naufrage, qui semble-t-il n’a pas fait de victimes bien que le bateau ait coulé très rapidement.
C’est ce qu’a consigné le notaire François Godard le 5 mars 1755 à 8 heures du matin à la demande de Laurent Ony, propriétaire du bateau accidenté et de sa cargaison.
En 1755, les forges et haut-fourneaux qui se trouvaient le long de la Bèze et en Haute-Saône produisaient de grandes quantités de fer et de fonte, que les bateaux transportaient vers Lyon. Le pont était encore l’ancien pont en bois, qu'on voit sur ce plan du XVIIe s et cette gravure du XIXe s.
Plan de Saint-Jean-de-Losne avec le pont sur la Saône (Archives départementales de la Côte-d’Or)
Vue du pont et de Saint Jean depuis le quai de la hutte à Losne (début du XIXe s)
 Ce pont de bois a été remplacé par le pont de pierre en 1840 seulement.

© Texte Pierre Marie Guéritey, 2013

jeudi 21 février 2013

Saint-Jean-de-Losne sur le chemin de Compostelle


Saint-Jean-de-Losne est une étape du chemin de Compostelle. Entre l’antique prieuré du Mont-Roland et l’abbaye de Cîteaux, les pèlerins s’y arrêtaient déjà lorsque l’église a été construite au XVIe siècle.
Le seul décor sculpté de l’architecture à l’intérieur de l’église en témoigne : au sommet d’un pilier de la chapelle de la Sainte Vierge, dans une forêt de chênes peuplée de monstres affreux, un voyageur marche tranquillement en jouant de la musette, le cordon de coquilles le désigne explicitement comme un pèlerin en route vers Compostelle.
Symboliquement placé dans la chapelle de la Sainte Vierge qui protège le pèlerin des tentations représentées par les monstres, ce motif localise bien la scène dans les forêts de chênes que l'on traverse pour aller de Saint-Jean-de-Losne à Cîteaux.
De l’autre côté du chœur, dans l’actuelle chapelle de Saint-Joseph, un autre motif fait pendant. Il représente la vigne qu’à l’époque on trouvait non seulement dans le vignoble actuel de la Côte d’Or, mais aussi sur tous les coteaux des villages de chaque rive de la Saône autour de Saint-Jean-de-Losne.
Du côté du chœur il n’y a pas de décor sculpté au sommet de ces deux piliers, en effet il aurait été invisibles car dissimulé par les stalles des prêtres familiers installées dans le chœur dès la construction de l’église.
Vous qui marchez aujourd’hui sur le chemin de Compostelle entre le Mont-Roland et Cîteaux, arrêtez vous à Saint-Jean-de-Losne et entrez dans l’église pour saluer ce pèlerin qui vous a précédés il y a bien longtemps… 
© Texte et photos Pierre-Marie Guéritey