Les travaux de réparation du pont de Saint-Jean-de-Losne ont commencé depuis un mois, …
Le pont de
Saint-Jean-de-Losne
Le pont de bois
Pendant plusieurs siècles, sous l’ancien Régime la route n°
27 de Dijon à Losne par Longecourt et Brazey franchissait la Saône à
Saint-Jean-de-Losne sur un pont de bois, qui traversait la rivière en biais.
Le pont de bois
Ce pont partait de la rive droite un peu en aval du pont
actuel et allait à Losne encore plus en aval, pour rejoindre l’
« ancienne » route de Seurre. Le plan ci-dessus (Atlas général des
routes de la province de Bourgogne (1756), ADCO, détail) en montre clairement
la raison : il fallait contourner les anciens murs et le fossé entourant
l’abbaye de Losne.
Le pont de pierre
Maintes fois détruit par les crues et la débâcle des glaces,
il a toujours été reconstruit à la même place jusqu’en 1830. Définitivement
ruiné, il a été reconstruit en pierre à partir de 1833.
L’Atlas Cantonal du département de la Côte-d’Or (1836)
montre le nouveau pont. Reconstruit après avoir été coupé pendant la guerre de
1870, ce pont a été dynamité par les français le 16 juin 1940, puis ce qui en
restait par les allemands le 7 septembre 1944.
Le pont de pierre détruit pendant la dernière guerre
Le pont actuel :
une construction originale en béton armé
Le pont a été reconstruit à la même place en 1950-51. Les
deux arches extrêmes ont été refaites en maçonnerie, et on a intercalé une
structure en béton armé reposant sur deux anciennes piles intermédiaires conservées
et consolidées.
Le tablier du pont est supporté par 8 demi-poutres formant chacune
une arche latérale de 34,5 m., et, en porte à faux, 16 m. de l’arche centrale,
complétée par une poutre de 20 mètres.
Ces poutres ont été réalisées sur un chantier de
préfabrication installé sur la rive gauche, 250 m. en amont du pont : les
poutres sont coffrées ferraillées et coulées côte à côte, perpendiculaires au
lit de la Saône.
Une fois les poutres construites, il a fallu les mettre en
place, et le procédé de transport ne devait pas les soumettre à des efforts
différents de ceux pour lesquels elles avaient été calculées. (Chaque
demi-poutre d'une longueur de 52 m. a une masse de 185 tonnes pour les poutres
intermédiaires et 155 tonnes pour les poutres de rives).
L'entreprise qui avait pris en charge le chantier ayant fait
faillite, la société Chanier Bouchard & Vaissac, dirigée par Monsieur
Gilbert Bouchard et Monsieur André Vaissac, s’est chargée du transport, en
collaboration avec la société Schwartz-Hammont.
Les 8 demi-poutres ont été transportées sur la rivière en
septembre 1950. Pour ce faire, une « portière » (ensemble de bateaux
attachés entre eux) a été utilisée, dont la hauteur de flottaison pouvait
varier grâce à des ballasts remplis d'eau, afin de soulever la poutre, puis de
la déposer ensuite en place sur les piles du pont.
Transport d’une demi-poutre sur la rivière (A.M. Saint-Jean-de-Losne)
Les demi-poutres ont été ensuite reliées par les poutres
centrales coulées sur place et, entre elles latéralement par des entretoises.
Le tablier et la chaussée étant enfin réalisés, on a procédé aux essais en
faisant stationner sur le pont deux files de trois camions chargés pesant
ensemble 134 tonnes, (essais statiques), puis en les faisant circuler (essais
dynamiques).
(A.M. Saint-Jean-de-Losne)
Le nouveau pont a
été inauguré le 1er juillet 1951
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Pierre-Marie Gueritey, Un pont sur la Saône : la reconstruction du pont de
Saint-Jean-de-Losne (1947-1951), Office de Tourisme de Saint-Jean-de-Losne,
avril 1997.
Guénot, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Pezet, Ingénieur ordinaire des Ponts et
Chaussées, « Reconstruction du Pont de Saint-Jean-de-Losne sur la
Saône », dans Annales des Ponts et
Chaussées, 122° année, n° 2, mars-avril 1952.
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Actuellement, près de 8000 véhicules
par jour (dont un nombre important de poids lourds) franchissent la Saône sur
cet ouvrage, long de 170 m (Route départementale 968). Ce pont dont les
trottoirs sont très étroits est emprunté par beaucoup de piétons car il relie
Losne et Saint-Jean-de-Losne qui font partie d’une même agglomération (bien que
constituant deux communes différentes).
Le chantier de rénovation
Après plus de 60 ans, le béton a subi
une importante carbonatation, les armatures sont donc menacées par la corrosion
et un traitement était indispensable pour assurer la pérennité de l’ouvrage. La largeur de la chaussée sera réduite de 7 à
6 m. avec un trottoir plus large en amont.
Une circulation alternée a été mise
en place, avec modification du plan de circulation dans Saint-Jean-de-Losne
(rue de la Liberté en double sens).
Aujourd’hui, le chantier concerne la
moitié amont : Les garde-corps et les trottoirs ont été arasés, un
garde-corps provisoire a été installé et le revêtement de la chaussée décapé.
Une chape d’étanchéité a été coulée sur le tablier pour préserver les armatures
du béton. Les réseaux d’adduction d’eau et de transfert des eaux usées sont
rénovés.
La base technique est installée sur
le quai Lafayette interdit à la circulation. Les nouvelles bordures de
trottoirs en granit y sont entreposées…
A suivre….
Pierre Marie Guéritey
© Photos et texte Pierre Marie Guéritey, mai 2014
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