Un épisode de la guerre de 1870, entre la bataille de Dijon (30 octobre) et la bataille de Nuits-Saint-Georges (18 décembre ), qui a mal tourné pour Saint-Jean-de-Losne...
Samedi 5
Novembre: La bataille du pont de la Viranne
À sept heures
du matin, trois colonnes allemandes, avec chacune deux canons, sortent de
Dijon. L'une prend la route de Lyon, la seconde celle d'Auxonne, la troisième
celle de Saint-Jean-de-Losne.
À midi,
Brazey est envahi par 500 hommes du 2° grenadiers, avec cavalerie et 2 canons.
Toutes les issues sont gardées. Cependant, deux habitants parviennent à sortir,
et préviennent les Garibaldiens cantonnés à Saint-Jean-de-Losne. C'étaient : les
Francs-Tireurs de Vaucluse; les éclaireurs du Rhône; la 1ecompagnie
des volontaires d'Oran; en tout 280 hommes. Ils arrivent au pas de course,
ayant à leur tête le commandant Lhoste, et s'établissent au pont de la Viranne,
à 800 mètres des dernières maisons d'Ennevant.
Il était une
heure et demie. La colonne allemande veut continuer sa marche sur Saint-Jean-de-Losne.
Ses 21 éclaireurs sont accueillis à coups de fusils, par les tirailleurs
embusqués derrière le pont, la maison éclusière et les peupliers. Le combat
s'engage aussitôt. Le lieutenant Hochweber met ses deux pièces en batterie sans
faire plier les francs-tireurs. Un lieutenant allemand, tombe frappé à la tête
; plusieurs soldats sont tués ou blessés à ses côtés. L'artillerie s'avance à
l'extrémité d'Ennevant; mais les chevaux sont atteints par les balles, et elle
reprend sa position première. Le major Saint-Ange se porte alors avec une
partie de ses troupes entre Brazey et Montot, pour tourner les Garibaldiens.
Aux premiers coups de feu, ses soldats hésitent. Il se met à leur tête, et à
150 mètres, une balle le tue. L'ennemi bat en retraite sur Dijon. Nos pertes
sont de 2 tués et 12 blessés.
Lundi,
14 Novembre. Le bombardement et la prise de Saint-Jean-de-Losne
La
brigade Keller s'avance vers Saint-Jean-de-Losne. Les habitants voulant
reproduire les exploits de 1636 et même de janvier 1814 qui leur avaient valu d'obtenir la Légion d'honneur, cf. L'invasion de 1814 envoient à leur rencontre un détachement de la
garde Nationale s’embusquer derrière les talus de la gare d’eau. Un éclaireur
allemand est accueilli à coups de fusils. Alors, Le bataillon de Röder, deux
détachements de l'escadron de Reck du 3° dragons et une batterie lourde
s'établissent près du cimetière, hors de la portée des fusils français.
Les canons sont mis en batterie, et le général Keller fait lancer des grenades
incendiaires sur la ville, pendant trois quarts d'heure. Quarante-sept maisons sont
atteintes ; deux sont brûlées.
Le
curé, M. Vitteau ; une jeune fille, Mademoiselle Liblin, vont spontanément au
camp allemand, en parlementaires. D'autre part, MM. Mouillon, Laureau, Grapin ,
Contet-Perron , conseillers municipaux se réunissent à l'Hôtel de ville, prêts
à assumer toute responsabilité vis-à-vis de l'ennemi.
la maison à côté de la mairie a brûlé, son toit a disparu ... |
Le
soir à six heures, les Allemands font leur entrée en triomphe à
Saint-Jean-de-Losne. Ils arrêtent les quatre Conseillers municipaux ; mais ils
les relâchent dans la soirée, et imposent à la ville une contribution de 12,000
francs, avec des réquisitions écrasantes.
Le pignon de la mairie de Saint-Jean-de-Losne porte encore aujourd'hui la trace du siège du 14 novembre 1870 !
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