A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

dimanche 23 février 2020

Les italiens dans le val de Saône


Les recherches entreprises depuis bientôt 20 ans sur le mobilier de l’église de Saint-Jean-de-Losne, particulièrement au sujet du maître-autel avec baldaquin et de son constructeur Antoine Marquety, un italien, originaire du village de Mollia (Valsesia) m’ont conduit d’abord à publier :
« Le mobilier de l'église de Saint-Jean-de-Losne », Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d'Or, t. 40, 2002-2004, p. 251-257.

Plusieurs articles de ce blog, et dans le bulletin Histoire et Patrimoine du val de Saône sont issus de ces recherches :
La chaire à prêcher :
Propositions pour la reconstitution des stalles :
Le bateau offert par la société de secours mutuel :
Pierre Marie Guéritey, « Le bateau suspendu dans l’église et la bannière de la Société de secours mutuels de Saint-Jean-de-Losne : souvenirs d’une innovation sociale au début du XIXe siècle » Histoire et Patrimoine du val de Saône, Bulletin n°1, 2013.

Le maître-autel avec baldaquin a été largement étudié dans :
Pierre Marie Guéritey « Les Italiens à Saint-Jean-de-Losne : sculpteurs, plâtriers, entrepreneurs (1779-1914) » Histoire et Patrimoine du val de Saône, Bulletin n°4, 2016

Entre 1760 et 1870, les stucateurs, plâtriers et entrepreneurs italiens de la Valsesia sont la seule population d’étrangers présente dans le Val de Saône, structurée par ses liens familiaux et la relation conservée avec ses villages d’origine, ouverte au milieu d’accueil par la communauté de techniques. Les décors qu’ils réalisent à la veille de la Révolution, en particulier dans les églises, sont déjà néoclassiques. Les sources permettent d’identifier ces œuvres et documentent presque au quotidien la vie de plusieurs générations de ces artisans.
on pourra lire dans: https://journals.openedition.org/diasporas/2316
Pierre Marie Guéritey, « Les Italiens dans le Val de Saône. Découverte d’un réseau d’artisans émigrés au xviiie et au xixe siècle », Diasporas, 32 | 2018, 91-112.

Antoine Marquety « ingénieur »
Le parcours remarquable d’Antoine Marquety (Giovanni Antonio Marchetti, v.1740 - 1805), auteur du maître-autel avec baldaquin de l'église de Saint-Jean-de-losne, n’a pas fini de nous étonner. Le 29 septembre 1777, devant le notaire Lerouge, résidant à Pontailler-sur-Saône, baillage d’Auxonne, « antoine Marquety, ingénieur demeurant à Pontailler » donne procuration à Lorenzo Bevilacqa, marchand à Varallo, pour traiter au mieux en son nom la succession ouverte par  le décès de son épouse Marie-Anne Marca. Bevilacqua doit aussi faire rendre compte à Jacques Seletti des revenus des biens de Marquety….
Pontailler-sur-Saône au 18° siècle (AD21, Atlas des routes)

Si dans cet acte, (repéré par Colette et Jean Claude Hilico) Marquety est qualifié d’« ingénieur »…c’est qu’il s’occupait de la construction ou de l’entretien d’ouvrages d’art, par exemple de ponts et aqueducs avec l’architecte Saint-Père à Pontailler (AD 21 C 3230)
Quelques années plus tard, alors qu’il s’est fixé à Saint-Jean-de-Losne, il est appelé par la municipalité pour la réception du perron de l’église.
Ainsi, Antoine Marquety se trouvait à Pontailler-sur-Saône, à 30 km en amont de Saint-Jean-de-Losne, quelques années avant qu'il entreprenne la construction du maître-autel de l’église paroissiale, et il n’était pas seulement stucateur et sculpteur…