Dès le début du XIXe s., les confréries se reconstituent rapidement en grand nombre dans la paroisse. Chaque confrérie est attachée à la vénération de son saint patron, les confrères payent pour être reçus et acquittent une cotisation annuelle. Outre les cérémonies religieuses attachées à la fête du Saint, les confrères doivent assister aux obsèques des confrères défunts, et généralement, ils s’engagent à mener une vie digne et respectueuse des principes de la religion.
Chaque confrérie paye annuellement une certaine somme à la paroisse pour disposer d’une chapelle où elle expose ses objets de dévotion : en général une statue de son saint patron et/ou un bâton de procession portant une petite statue du Saint entourée de deux flambeaux. La confrérie rétribue le clergé, les chantres, l’organiste … pour les offices qu’elle demande à la paroisse. Elle est dirigée par un bâtonnier assisté d’un trésorier.
La paroisse comprend les communes de Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage et Echenon.
On trouve pendant tout le XIXe siècle et jusque au début du XXe siècle les confréries suivantes :
Saint-Jean-Baptiste, qui réunit les familles des principaux notables de la paroisse
Saint Eloi : cultivateurs, artisans …
Saint Catherine : jeunes filles
Saint Barbe : mères chrétiennes
Saint Sacrement
Saint Christophe
Saint Nicolas : jeunes garçons et mariniers.
La Confrérie du Rosaire (Saint François Xavier) et la confrérie du Sacré-Cœur de Jésus se développent surtout à la fin du XIXe siècle.
On fête Saint Nicolas début décembre, et souvent, dans la même semaine, sont célébrées les fêtes de Sainte Catherine, de Sainte Barbe, la grande fête diocésaine de Saint Bénigne, et le 8 décembre la fête de l’Immaculée Conception.
La fête de Saint Nicolas ne revêt donc pas alors une solennité exceptionnelle. A la fin du XIXe, on célèbre ce jour-là une grand-messe à 9h, à laquelle les confrères sont priés d’assister et certaines années le curé ajoute en chaire le dimanche précédent « de ne pas être en retard »….
La chapelle de Saint-Nicolas dans le bras nord du transept est aujourd’hui celle de Sainte Thérèse de Lisieux, dont la statue a remplacé sur l’autel la statue du Saint (il s’agissait d’une petite statue en bois polychrome destinée à être portée sur le bâton de procession). Le bateau suspendu au-dessus de l’autel rappelle encore aujourd’hui la destination de cette chapelle.
Bien que d’autres objets analogues se trouvent dans les églises des villes en bordure de mer ou même sur la Saône à Seurre, le bateau de Saint-Jean-de-Losne est exceptionnel par sa taille et son allure de frégate particulièrement réussie.
La coque est assemblée en planches minces de bois et par les sabords sont pointés des canons factices. Le bateau est suspendu à une console en fer forgé et l’inscription qu’il porte "Le Saint Nicolas le 6 décembre 1826" indique clairement qu’il s’agit de l’emblème de la confrérie, installée le jour de la fête de Saint Nicolas.
Une vue ancienne de l’intérieur de l’église (1936) montre que le bateau était jadis dirigé dans l’autre sens, la poupe vers la nef, un drapeau tricolore à franges dorées y était suspendu. On voit nettement la statue de Saint-Nicolas sur un socle avec deux chandeliers au-dessus du tabernacle et sur la côté gauche de l’autel un bâton de procession aujourd’hui disparu, avec la représentation de Saint Nicolas entouré des trois petits enfants qu’il a sauvés du saloir du charcutier
©Texte et Photos Pierre Marie Guéritey
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