A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

mardi 11 novembre 2014

La chapelle des combattants de l’église de Saint-Jean-de-Losne

Pour la fête du 11 novembre, en 1924, 10e anniversaire du début de la Grande Guerre, la paroisse de Saint-Jean-de-Losne a honoré les morts des trois communes qui la constituent :
les plaques commémoratives où sont gravés les noms des soldats morts pendant la Grande Guerre, des communes de Saint-Jean-de-Losne, Saint-Usage et Echenon, qui ne forment qu’une seule paroisse, ont été posées pour le 11 novembre 1924 sur les murs de la chapelle de Jeanne d’Arc.
Les morts de Saint-Jean-de-Losne :
« mourir courageusement à la guerre pour Dieu et la Patrie »

Les morts de Saint-Usage et Echenon :
 « que leurs noms soient vainqueurs à jamais »

L’église étant classée Monument historique depuis le 4 août 1921, l’abbé Charles, curé de Saint-Jean-de-Losne a demandé à Jules Tillet, architecte en chef des Monuments historiques l’autorisation de poser, aux frais de la paroisse, ces plaques commémoratives sur les murs de la « chapelle des morts », à l’occasion du 10e anniversaire du début de la grande guerre.
 
Emplacement désigné pour l’une des plaques commémoratives sur le mur de la chapelle

La chapelle de sainte Jeanne d’Arc dans l’église de Saint-Jean-de-Losne
 Il n’y avait pas de meilleur endroit dans l’église que la chapelle de sainte Jeanne d’Arc pour placer ces plaques commémoratives. En effet, le culte de Jeanne d’Arc s’est développé à la fin du XIXe s., après la défaite de 1870 : c’était un moyen d’exalter le patriotisme en célébrant les exploits de celle qui est connue pour avoir assuré la victoire de la France à la fin de la guerre de 100 ans et qui a fini brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431. Au terme d’une longue instruction, l’église catholique l’a déclarée Bienheureuse le 8 avril 1909, puis Sainte (canonisée) le 16 mai 1920. La république la fête le 2e dimanche de mai et l’église catholique le 30 mai.

 

Cette chapelle à plan pentagonal, s’ouvre dans l’église sur la chapelle latérale de Saint-Joseph (côté épitre). En 1906, elle était encore dédiée à Saint Crépin patron des cordonniers. Dédiée ensuite à Jeanne d’Arc, (dont la statue de pierre se trouvait sur la console qui supporte aujourd’hui la statue de Saint-Marcou), elle est éclairée par deux fenêtres dans lesquelles se trouvent quelques fragments de vitraux.

 Vue générale de la chapelle

Statue de Jeanne d’Arc


En haut de la fenêtre centrale, sous le blason de Jeanne d’Arc, (Un escu en champ d'azur, avec deux fleurs-de-lys d'or, et une épée la pointe en haut féruë en une couronne), un ange présente une banderole sur laquelle est inscrite la devise « de par le Roy du ciel ». En dessous, autant qu’on peut le voir sur la photographie de 1924 était représentée Jeanne d’Arc gardant les moutons et entendant les « voix ».

Dans la fenêtre de gauche, un ange tient aussi une banderole sur laquelle est inscrite une date : « VIII mai MCDXXIX », (8 mai 1429). C’est la date de la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc.
Ces fragments sont les restes de vitraux représentant des épisodes de la vie de Jeanne d’Arc, détruits par l’explosion du pont en 1940.

La chapelle des combattants est peut-être la partie la plus ancienne de l’église :
 Evidemment, la date inscrite sur le fragment de vitrail n’est pas du tout la preuve que cette chapelle aurait été construite au XVe siècle ! Néanmoins, le plan pentagonal de la chapelle, les consoles figurées qui portent les arcs de la voute, le profil de ceux-ci et le dessin des deux fenêtres suggèrent le remploi d’une partie de l’ancienne église, en l’occurrence, la chapelle des fonds baptismaux de celle-ci, placée au bas de la nef latérale du côté de l’évangile, indiquant à la fois la dimension de cette église dans son dernier état avant la construction de l’église actuelle et démontrant que contrairement à celle-ci, cette ancienne église était orientée.

© Pierre Marie Guéritey pour le texte et les photographies

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