Procédé de fabrication
Ce papier est imprimé "à la planche", feuille par feuille. Dans ce procédé, le motif correspondant à chaque couleur est gravé en relief sur une planche de bois (en général du noyer). On applique autant de planches sur la même feuille qu'il y a de couleurs dans le dessin.
Pose du papier peint «flottant» Le papier est collé sur un papier vert lui même collé sur une toile de jute tendue sur un cadre.
Décor Le décor est pré-classique. Chaque panneau forme un ensemble dit "à la paire" avec soit des lions, soit des sphinges (féminin de sphinx) et tout un décor floral, avec de magnifiques bouquets, des insectes, des oiseaux, des dauphins.
On trouve ce motif dans l'Antiquité (Pompéi) mais il revient à la mode à la Renaissance puis à partir des années 1770.
Le musée du papier peint de Rixheim en donne une définition intéressante :
"Il se caractérise par un axe vertical le long duquel médaillons et rinceaux d’échelles diverses s’organisent dans un jeu savant de pleins et de vides, sans autre souci que la séduction graphique".
Chaque panneau est complété par "une bordure". Les couleurs (d'origine minérale) ont conservé toute leur fraîcheur.
La manufacture Réveillon
La maison Réveillon, d'un très haut niveau de qualité, est parisienne et obtient en 1783 le privilège de manufacture royale. C'est depuis les jardins de sa propriété (La Folie Titon) que s'envole la première montgolfière habitée. La manufacture subit en 1789 les émeutes révolutionnaires puis reprend malgré tout ses activités mais en 1792 elle est vendue à Jacquemart et Bénart. C'est une des plus célèbres manufactures de papier peint. L'actuelle maison Zuber a conservé beaucoup de planches de cette manufacture et peut refabriquer à la demande aujourd'hui des panneaux Réveillon, notamment les paires de lions, sphinx ou sphinges.Un ensemble unique
L'intérêt du papier Réveillon du Salon d'honneur de la mairie de Saint Jean de Losne est incontestable car c'est un des seuls exemples en France d'une pièce entièrement ornée de ce papier magnifique. Il est en assez bon état de conservation, montre quelques tâches d'humidité ; conservé à l'abri de la lumière, il est encore un beau sujet d'émerveillement pour les visiteurs de passage. On peut signaler également dans ce salon d'honneur un lustre imposant du XIXe s., de la verrerie du Creusot (on peut voir encore son équipement au gaz), des hauts de portes en stuc dans le style d’Attiret, représentant les 4 saisons, et également deux muses (de la musique : Euterpe et de la poésie : Thalie).
Michelle et Pierre Marie Guéritey
©Photos Michelle Guéritey
Très belle description et explication sur ce magnifique papier peint de la maison Réveillon.
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