L’Ouche et la Tille sont deux affluents qui se jettent dans
la Saône sur sa rive droite entre Auxonne et Saint-Jean-de-Losne,
respectivement sur le territoire des communes d’Echenon et des Maillys.
En ce début du mois de mai, ces deux rivières ont été en
crue et pendant plus d’une semaine les communes situées dans la plaine de la
Saône : Genlis, Varanges, Tréclun, Champdôtre, les Maillys, Echenon ont
subi de graves inondations.
Echenon, rue du Port Bernard
Echenon, rue du Moulin
Echenon : un jardin inondé
Les débits maximum de l’Ouche : plus de 65 m3/s, et de
la Tille : 57,5
m3/s observés
le 4 mai sont environ 10 fois la moyenne habituelle.
Echenon, le pont sur l'Ouche
Ces communes ont une forte proportion de terres cultivées,
les champs et les prés inondés à cette période de l’année ne produiront pas
grand-chose, et les dégâts dans les habitations inondées sont très importants.
Les Maillys, aval du pont
La Saône et le Doubs heureusement ne sont pas entrés en crue
en même temps, évitant une crue de printemps historique comme on en a connue en
1983. (La Saône n’a pas vraiment débordé ni à Mailly-le-Port au bord de la
Saône, ni à Saint-Jean-de-Losne).
Saint-Jean-de-Losne, quai Lafayette
La Saône a atteint quand même le 6 mai un débit de 1240 m3/s
à Chalon-sur-Saône pour une cote de 5,3 m (contre 7,32 m en mai 1983)
Dans le passé, tous ces villages n’ont pas été épargnés par
les catastrophes : les incendies (les maisons étaient encore en grande
partie couvertes en chaume), la grêle, les épidémies et les inondations de
printemps, qui sont les plus dommageables pour les agriculteurs.
Mailly le Port, crue de 1910
« qui ne se
rappelle donc pas les nombreuses calamités qui se sont succédées depuis
quelques années :
1843 et 1844 :
l’incendie détruit pour ainsi dire le village de Mailly-le-Château, 56 batiment
sont détruits par les flammes
1853 : la grêle
qui anéantit les récoltes sur la moitié du territoire
1854 : l’épidémie
du choléra Morbus qui enlève un douzième de la population dont un grand nombre
de chefs de famille.
1855 : la grêle
qui ne laisse trace de récolte.
1856 :
l’inondation qui couvre au mois de juin les 4/5 du territoire en en détruisant
toutes les récoltes.
1859 :
l’inondation qui couvre la moitié du territoire : le cultivateur se trouve
dans la necesité de réensemencer les terres au mois de juin.
1861 : l’incendie
qui détruit presque totalement le village de Mailly l’Eglise.
Il résulte des
différentes évaluations qui ont eu lieu à chaque époque de ces nombreux
sinistres que les pertes éprouvées se sont encore élevées en dehors des secours
et assurances à plus de 660 000 frs …. »
(Archives municipales des Maillys, déposées aux Archives
départementales de la côte d’Or)
Pierre Marie Guéritey, mai 2013.
Un jardin près de la Saône à Mailly
© Photos : Pierre Marie et Michelle Gueritey - Textes : Pierre Marie Gueritey