Saint Jean de Losne,
dimanche 23 mars à 16h, église paroissiale, concert de l’ensemble Joseph
Samson, direction Jean Louis Gand, Fabienne Conrad soprano, Frédéric Mayeur
orgue. Stabat Mater de Schubert, et
airs sacrés et motets de Rameau. Entrée libre. PAF. Avec le soutien de Saône
Nature et Patrimoine.
vendredi 24 janvier 2014
Concert de l'ensemble Joseph Samson à Saint Jean de Losne le 23 mars
Concert de l'ensemble Joseph Samson à Saint Jean de Losne le 23 mars.
lundi 20 janvier 2014
La Fusion des communes de Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon (2)
La nécessaire fusion des communes de Saint-Usage,
Saint-Jean-de-Losne, Losne et Echenon est-elle possible ?
Nous avons rappelé ( http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.fr/2013/12/saint-jean-de-losne-la-fusion-des.html) que, le 12 mars 1816, le sous-préfet de Beaune avait adressé une lettre aux
communes concernées souhaitant « la
réunion des communes de Losne, St Usage et Echenon à celle de St Jean de Losne »
et que le conseil municipal de Saint-Jean-de-Losne s’y était unanimement
déclaré favorable le 18 mars.
Alors pourquoi ne s’est-il rien passé ?
C’est qu’à cette époque, cette proposition ainsi formulée ne
pouvait qu’être rejetée par les autres communes!
Saint-Usage et Echenon ont adopté le même jour une résolution
identique :
« Considérant que
la gestion des affaires administratives ne pourrait y gagner parce que les
besoins locaux sont mieux appréciés par un magistrat résidant sur les lieux que
par un étranger.
Qu’il y aurait moins
de célérité dans leur expédition parce que souvent l’accès auprès du maire
deviendrait difficile et que tout ce qui concernerait la ville serait sans
doute traité avant les choses qui intéresseraient les villages.
Que l’expérience
qu’ils avaient acquise lors de la formation des administrations centrales dont
les délibérations étaient souvent prises avec partialité et où les réclamations
peu éloquentes de l’homme de la campagne étaient souvent rejetées quoique
justes leur fait redouter la réunion proposée qui pourrait entrainer les mêmes
inconvénients.
Que le motif
d’amélioration de l’esprit public est mal fondé en ce que le magistrat du
village, bien choisi, exerce une influence continuelle sur ses administrés avec
qui il est plus en rapport de langage et d’habitude que le citadin.
Qu’en considérant la
chose sous le rapport de la moralité, l’homme de la campagne ne peut que perdre
en fréquentant trop souvent la ville où il contracte des besoins factices, ce
qui arriverait dans le cas de réunion.
Par ces motifs les
membres du conseil… (se prononcent pour)… le rejet de la réunion demandée »
De même le conseil municipal de Losne,
« …a considéré
qu’il y aurait peu d’avantage à consentir à ladite réunion, qu’au contraire il
y aurait beaucoup d’inconvénients la commune étant composée de trois hameaux et
deux rentes considérables formant trois sections distantes les unes des autres
de plus de trois kilomètres, que d’un autre côté la commune de Losne étant
séparée de la ville de Saint-Jean-de-Losne par la Saône sur laquelle il existe
un pont qui est dans le plus mauvais état, que ce pont étant en ruine peut
tomber incessamment et qu’alors toute communication serait interrompue entre
les deux pays.
Considérant aussi que
la commune étant peuplée de plus de mille âmes il est essentiel pour une exacte
surveillance que l’autorité administrative y réside, que pendant une partie de
l’année 1815 l’administration de la commune avait été confiée à M. le maire de
Saint-Jean-de-Losne, que pendant ce temps les intérêts des habitants ont
beaucoup souffert.
Ont délibéré qu’ils ne
peuvent consentir à la réunion de la commune de Losne à la ville de Saint-Jean-de-Losne…. »
On était alors en présence de deux mondes bien
différents : la ville et la campagne, et la proposition de
l’administration était obligatoirement ressentie par la population de
cultivateurs des communes rurales comme le projet de leur asservissement aux
intérêts des notables et des marchands de la ville.
On mesure aussi dans ces textes la difficulté réelle des
communications entre les villages et Saint-Jean-de-Losne à cette époque :
le pont de Saône était encore en bois, il s’est écroulé définitivement en 1830 et
n’a été remplacé par un pont de pierre qu’en 1838. La levée entre Saint-Usage
et Saint-Jean-de-Losne était souvent coupée par les inondations et le pont qui
existait sur les anciens fossés de la ville était aussi en très mauvais état.
Les chemins joignant Echenon à Saint-Jean-de-Losne et Losne à Chaugey et
Maison-Dieu étaient submergés à chaque crue de la Saône …
Ces raisons du rejet nous semblent, aujourd’hui, d’un autre
temps. Mais il faut s’en souvenir, et ne pas oublier qu’il y a eu ensuite
encore d’autres tentatives différentes, qui ont toutes échoué.
Si
depuis la publication de l’article précédent, beaucoup d’opinions favorables se
sont manifestées, d’autres arguments peuvent à coup sûr être opposés au projet
de fusion des communes : il faut retenir de cet échec passé la maladresse
de l’administration et la nécessité d’un travail de construction concertée par
tous les partenaires et d’explication du projet afin que chaque commune puisse
en mesurer l’intérêt et y adhérer.
Pierre Marie Guéritey, 21 janvier 2014
Philippe Hartmann, facteur d’orgues
Philippe Hartmann est revenu à Saint-Jean-de-Losne en
octobre 2010, nous l’avions invité à l’occasion des journées Riepp (organisées
par les amis de l’orgue de la cathédrale de Dijon et les amis de l’orgue de
Dole).
Nous avons alors repris les discussions commencées 45 ans
plus tôt au sujet du tempérament inégal …et autres conversations, passionnantes
comme toujours…et nous sommes allés à l’église revoir et entendre cet orgue
qu’il avait « ressuscité » en 1963 (à l’occasion de l’enregistrement
de Michel Chapuis) qu’il entretenait avec tant de soin (ce que Jean Deloye
continue de faire) et qu’il venait jouer le dimanche depuis Rainans au début
des années 70 …
Monsieur Hartmann est décédé le 16 janvier 2014, nous ne
l’oublierons pas.
voir aussi :
Philippe Hartmann et l’orgue de Saint-Jean-de-Losne (octobre
2010)
Pierre Marie Guéritey, 20 janvier 2014
lundi 13 janvier 2014
Bientôt le Salon Photo Nature du Val de Saône de Saint-Jean-de-Losne
L'association Saône Nature & Patrimoine, association saint-jean-de-losnaise, organise son Salon
Photo Nature du Val de Saône les 14, 15 et 16 mars 2014 à la salle polyvalente
de Saint-Jean-de-Losne. Ce Salon prend la suite des 6 éditions du Salon de la Photo Animalière du Val de
Saône.
Au programme, 18 photographes exposants venus de toute la France et un club photo, la
participation d’un club de protection de la nature, un stage, des exposants de
matériel, des animations scolaires. Les photographes exposeront des photographies de la faune, de la flore et des paysages.
Patryck Vaucoulon photographe naturaliste dédicacera son ouvrage
« Citeaux et les terrasses alluviales de la Saône » et présentera
une série de photographies sur la faune et la flore dans cette région de la Saône.
Les visiteurs du Salon pourront voter pour la photo de leur choix.
Trois prix sont institués : Prix du public adulte et Prix du Public Enfant et
Prix de l’association Saône Nature & Patrimoine qui récompenseront les
photographes primés.
Le samedi 15 mars à 19h30 aura lieu la désormais habituelle projection
de films et diaporamas animaliers à la salle des fêtes de Losne (entrée libre).
Ouverture du Salon : vendredi 14 mars de 14h à 18h,
samedi 15 mars et dimanche 16 mars de 10h à 18h non stop. Entrée : 2€
(gratuit – 14 ans). Buvette et petite restauration.
L'affiche officielle du Salon due à Claude Feuillebois :
dimanche 12 janvier 2014
Le mobilier de l’Eglise de Saint-Jean-de-Losne : les Stalles
Les
stalles de l'église de Saint-Jean-de-Losne : un ensemble unique de menuiserie du xviiie s. qu’il est urgent de sauver. En entrant dans le chœur, derrière la grille en fer forgé (début xixe s.), on découvre les
deux rangées de stalles en chêne. Installées en 1757-58, elles ont remplacé un
ensemble de stalles gothiques datant de la construction même de l’église. Ces
stalles étaient destinées aux prêtres familiers. Elles sont l’œuvre de deux menuisiers
dijonnais : Jacques Surlut, qui
en a donné le dessin et Antoine Charcot
qui les a réalisées.
Cet ensemble présentant dix stalles de chaque côté est achevé en 1757. Le peintre Jean Courand cadet, reçoit 126 livres le 25 novembre 1757 pour les vernir. Des panneaux de boiseries sont ajoutés par Charcot au-dessus de ces stalles et payés 200 livres le 11 juin 1758.
Ces boiseries en chêne ont été conservées et se trouvent distribuées en désordre contre les murs de la chapelle de la Sainte Vierge, de Saint Joseph et autour du sanctuaire.
Mitre hébraïque, les tables de la loi (avec inscriptions hébraïques), les trompettes de Jéricho, le serpent d’airain enroulé sur le bâton d’Aaron, le tout sur un fond de pampres et de grappes de raisin, la harpe et la couronne de David. (actuellement dans la chapelle de la Ste Vierge).
- le nouveau testament :
Présente les insignes de la papauté : la tiare, la croix papale à trois traverses, l’étole, les tables de la loi (sans inscription), un chandelier et une aiguière. (actuellement dans la chapelle de saint-Joseph).
Autour du maître autel :
le calice, la patène, l’encensoir, l’étole, le livre, deux hautbois.
Il est urgent de les enlever de leur situation actuelle pour les étudier, les traiter, les restaurer afin de pouvoir reconstituer l’ensemble, dans le cadre de la restauration complète de l’église, reconnue nécessaire depuis plusieurs années.
Les panneaux de chêne moulurés et
sculptés de motifs religieux en bas-reliefs, jadis posés au-dessus des sièges
et constituant les dosserets et parties hautes de ces stalles ont été déposés
en 1886 et redistribués contre les murs de l’abside et des chapelles de Saint
Joseph et de la Vierge où se trouvent aussi les jouées et une partie de la
corniche.
Construction
des stalles au XVIIIe siècle :
En 1754, la construction des nouvelles
stalles est décidée par la fabrique. La confrérie de Saint Yves y contribue.
L'exécution des stalles est confiée à Antoine Charcot, maître menuisier à Dijon,
qui a construit la même année celles de la Chapelle aux Riches à Dijon. Les
plans ont été dressés en 1756 par Jacques Surlut, lui aussi maître menuisier à
Dijon.Cet ensemble présentant dix stalles de chaque côté est achevé en 1757. Le peintre Jean Courand cadet, reçoit 126 livres le 25 novembre 1757 pour les vernir. Des panneaux de boiseries sont ajoutés par Charcot au-dessus de ces stalles et payés 200 livres le 11 juin 1758.
Mutilation
des stalles en 1886 :
Malheureusement, cet ensemble est aujourd’hui
dispersé. Dès 1853, et ensuite à chacune de ses visites pastorales Mgr. Rivet
(archevêque de Dijon de 1838 à 1884) a demandé
que les panneaux sculptés de la partie supérieure des stalles soient démontés,
faisant remarquer que ces stalles « choquaient
l’œil aussi bien que les convenances architecturales » ! C’est
l’abbé Jules Thomas curé de Saint-Jean-de-Losne qui a fini par obtempérer,
après la mort de Mgr Rivet, en 1886, à l’occasion des travaux exécutés dans
l’église pour la célébration du 250ème anniversaire du siège de
1636.Ces boiseries en chêne ont été conservées et se trouvent distribuées en désordre contre les murs de la chapelle de la Sainte Vierge, de Saint Joseph et autour du sanctuaire.
Programme
décoratif des stalles (reconstitution) :
De chaque côté, on trouvait une jouée à
chaque extrémité, ornée de motifs végétaux (fleurs, fruits), et trois panneaux
plats au grand cadre ornés d’angelots, avec quatre panneaux sculptés
intercalés.
Au total quatre jouées, six panneaux
plats et huit panneaux sculptés. Ceux-ci présentent des compositions en
bas-reliefs où on identifie sans peine des thèmes précis :
- l’ancien testament :Mitre hébraïque, les tables de la loi (avec inscriptions hébraïques), les trompettes de Jéricho, le serpent d’airain enroulé sur le bâton d’Aaron, le tout sur un fond de pampres et de grappes de raisin, la harpe et la couronne de David. (actuellement dans la chapelle de la Ste Vierge).
- le nouveau testament :
Présente les insignes de la papauté : la tiare, la croix papale à trois traverses, l’étole, les tables de la loi (sans inscription), un chandelier et une aiguière. (actuellement dans la chapelle de saint-Joseph).
Autour du maître autel :
2 Panneaux : le pèlerinage et la Communion
- les instruments de la messe (1): le calice, la patène, l’encensoir, l’étole, le livre, deux hautbois.
- Les insignes d’un archevêque :
La crosse, la mitre, pallium, croix à
deux traverses, encensoir, seau avec goupillon et buis.
- Les attributs du martyre :
couronne de lauriers, croix,
entrecroisée avec un lys surmontant une urne et une gloire Jéhovah, casque
romain, arc, flèche, carquois et épée.
- la communion :
calice, la patène, épis de blé, livre,
aiguière et bassin, chandelier entrecroisé avec un bâton de procession à
lanterne et une croix à deux traverses, lampe.
- Le pèlerinage :
livre, vases, coquille, serpent
(instrument de musique), entrecroisé avec des flambeaux, seau.
- Les instruments de la
messe (2):
Livre, étole, canons de l’autel, deux
chandeliers entrecroisés, une flûte ou chalumeau double.
Les
deux panneaux présentant les instruments de la messe sont légèrement concaves
et se trouvaient donc à l’entrée des stalles du côté de la nef. Il serait
facile de remettre cet ensemble en ordre et à sa place et de retrouver ainsi le
décor complet du chœur.
Un sauvetage
urgent et nécessaire
Ces
boiseries, d’une qualité exceptionnelle autant par leur programme décoratif que
par le matériau et la finesse d’exécution de la menuiserie et de la sculpture
ont échappé au vandalisme révolutionnaire. La
quasi-totalité du meuble est conservée, mais ses éléments sont plaqués depuis
plus de 100 ans contre des murs de briques humides, les panneaux sont déformés
et les assemblages disjoints, le bois commence à pourrir à certains endroits.
Il est urgent de les enlever de leur situation actuelle pour les étudier, les traiter, les restaurer afin de pouvoir reconstituer l’ensemble, dans le cadre de la restauration complète de l’église, reconnue nécessaire depuis plusieurs années.
Ignorer cette priorité équivaut à décider à court
terme la ruine de l’église et de son mobilier, classés monuments historiques, siège
de la paroisse de Saint-Jean-de-Losne, et éléments essentiels du patrimoine de la
ville.
Pierre Marie Guéritey, janvier 2014
© Texte et Photos Pierre Marie Guéritey