A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

dimanche 18 novembre 2012

Saint Jean de Losne, le 25 novembre, le Noël des jouets : une nouveauté

Le 25 novembre, c’est Noël avant l’heure à saint Jean de Losne : le premier « Noël des Jouets » organisé par l’office de Tourisme Rives de Saône rassemble les bourses aux jouets et puériculture des écoles de Saint-Usage et de Saint-Jean-de-Losne, dans le cadre d’une grande kermesse pour les enfants.
On y trouvera des jeux anciens et traditionnels proposés par M. et Mme Kessler,  des animations, une exposition-musée de jouets anciens (pour les enfants et leurs parents), un studio de photographie où les enfants pourront poser à côté de leur jouet préféré ou avec des jouets anciens de l’exposition.
Une grande fresque décorative sera aussi réalisée par les enfants, elle sera ensuite exposée pendant les fêtes dans des vitrines des commerces de la ville. Lors de cette journée, les enfants seront les rois de la fête, ils pourront se divertir, découvrir, jouer, en compagnie de leur famille.
Le produit de la vente des bourses aux jouets et puériculture des écoles est en grande partie destiné à alimenter la caisse de ces associations pour offrir des animations aux enfants pendant l’année.
Des professionnels proposeront aussi des cadeaux de Noël et un large choix de livres (neufs) pour enfants.
Les bénévoles de Promo Saint Jean prêteront mains fortes à l'Office de Tourisme Rives de Saône, ainsi que les associations des parents d’élèves des écoles de Saint-Jean-de-Losne et de Saint-Usage, pour que ce dimanche 25 novembre soit un moment récréatif et privilégié pour les enfants.
Salle polyvalente de Saint-Jean-de-Losne dimanche 25 novembre 10 h-18h. Entrée gratuite, buffet-gourmandises, buvette. Kermesse (tickets 0,50 € l’unité)
©Photo M. Guéritey, Blog Saint jean de Losne Histoire Tourisme et Patrimoine

vendredi 16 novembre 2012

Pagny-la-Ville : l’église Saint Léger et l’orgue Rinkenbach (1858)

Comme tous les villages du bord de Saône, Pagny s'est construit en utilisant au mieux les parcelles hors d'atteinte des crues de la rivière. Ainsi, l'église et le cimetière qui l'entoure se trouvent sur une motte proche de l'eau, mais suffisamment élevée pour échapper à l'inondation. Saint Léger, évêque d'Autun de 662 à 673, martyrisé près d'Arras le 2 octobre 678 est le Patron de la Paroisse.
L'église, construite au XIIIe - XIVe siècle sur l'emplacement d'un édifice plus ancien, a été plusieurs fois remaniée. Elle est orientée sud-nord, et comporte trois nefs de cinq travées. Le sanctuaire, à deux travées, est fermé par un mur de chevet plat percé de trois fenêtres, qui témoigne de l'influence cistercienne, c'est la partie la plus ancienne de l'église ; il communique avec la nef par un arc brisé souligné au XIXe siècle par deux colonnes engagées en marbre rouge de Sampans surmontées de chapiteaux à crochets. La nef, primitivement couverte d'un plafond plat, a été voûtée au XVIIe siècle. Cette voûte en brique empiète par endroits sur les percements anciens des murs gouttereaux. Au dessus de la voûte, dans les combles, des fragments de fresques subsistent sur la partie supérieure du mur Est de la nef : dans des arcatures gothiques, on reconnaît plusieurs fragments de scènes de la vie campagnarde : battage du blé, chasse ... Ces fresques, avec d'autres maintenant disparues, dont on trouve encore quelques traces derrière l'orgue, constituaient le décor de la nef, avant la construction des voûtes.
Le clocher porche a été édifié à la même époque après l'écroulement du clocher ancien. On a voulu plus tard donner une certaine majesté à l'édifice en élargissant la base de ce clocher par les deux chapelles qui l'encadrent et forment avec lui une façade d'une certaine ampleur.
Devant celle-ci, la croix en pierre, érigée au XVe siècle s'élève sur un fût torse à une hauteur de 13 mètres. A la base de la croix, une Sainte Madeleine agenouillée sur une console regarde le Christ.

Dans l'église se trouvent plusieurs statues polychromes de diverses époques: une Sainte Barbe en pierre, du XVIe siècle, ainsi qu'un Saint Sébastien en bois, de la même époque, de l'école champenoise. Un Saint Jean Baptiste en bois, Une Vierge de Pitié en pierre, du XVIIe, ainsi qu'un Ecce Homo également en pierre polychrome, qui porte à la fois les stigmates de la passion. Plusieurs statues un peu plus récentes (XVIIIe) complètent cette riche statuaire ancienne : Saint Pierre, un évêque (Saint Léger?), et Saint Roch formant reliquaire.
Des fresques ont été découvertes par l'Abbé Rapp, curé de Pagny, dans les années 1930, sur la voûte du sanctuaire. Elles ont été classées monument historique en décembre 1941. On distingue, au dessus de l'autel, le Christ en gloire, à droite, la Vierge, et de chaque côté des anges, ailes déployées, dont un ange musicien jouant du cornet.
 Au siècle dernier, Pagny-la-Ville, malgré un incendie qui détruisit 38 maisons et 8 granges en 1848 est un centre rural actif, avec ses deux foires annuelles (le 15 mai et le samedi suivant le 2 octobre), son marché le jeudi. L'installation d'une féculerie au bord de la Saône complète l'économie du village.
En 1866, un vol est commis dans l'église, et on estime à plus de 1500 Francs la valeur des objets du culte qui ont été dérobés. En 1897, il y avait 660 habitants ; le curé, aidé d'un vicaire desservait La Bruyère, le Châtelet et Pagny-le-Château. En plus des écoles publiques, il y avait une école de filles tenue par des religieuses.

A cette époque, des aménagements sont réalisés à l'intérieur de l'église : le maître autel (maintenant démantelé), et les autels latéraux ont été reconstruits avec des retables ornés de plusieurs statues ; dans la nef, de nombreuses statues de plâtre témoignent de la piété des paroissiens. Il ne faut donc pas s'étonner de trouver dans cette église, au lieu de l'harmonium habituel des églises de villages, une tribune au dessus de la porte d'entrée, avec un orgue d'une certaine importance dont l’acquisition a été décidée par le conseil de fabrique le 4 octobre 1857 :
"Le conseil, considérant qu'un orgue ne pouvait que contribuer à la majesté du Culte, attirer une plus nombreuse assistance aux officies divins et soulager les chantres qui sont vieux, arrête à l'unanimité que la Fabrique fera l'acquisition qui lui est proposée".
C'est un "facteur du Haut-Rhin" qui propose d'installer d'ici mars 1858 un orgue dans l'église pour la somme de 3.550 Francs.
Les comptes de la fabrique font encore mention d'une réparation à l'orgue en 1881.
A l'époque où Joseph Dietsch écrivait son ouvrage sur les orgues de Dijon, l'origine de l'orgue de Pagny était déjà presque oubliée, puisqu'il note : « .. Il est en place depuis environ vingt cinq ans. Son constructeur était un alsacien nommé Richenbach (sic) : c'est tout ce qu'on sait de l'orgue à Pagny où l'on ignore même le lieu de résidence de ce facteur. On ne l'accusera pas de faire trop de réclame. »
Faute de documents complémentaires, les caractéristiques techniques de cet orgue permettent de confirmer les dires de Joseph Dietsch, et l'attribution à Valentin Rinkenbach, facteur d'orgues à Ammerschwihr (Haut-Rhin), en 1858.
 En 1936, l'instrument, devenu inutilisable est réparé par Marc Georgel, frère du facteur d'orgues Georgel, établi à Eurville (Haute-Marne), qui effectuait son service militaire à la base aérienne de Longvic. Pour 5. 000 F., Georgel nettoie l'instrument répare la mécanique et les tuyaux, remplace le clavier et fournit un ventilateur électrique. Le 6 septembre 1936, M. René Geiger, organiste de Saint-Michel de Dijon donne un concert d'inauguration.
Au début des années 60, P.M Guéritey a découvert dans les combles de l'église, et mis en lieu sûr, diverses pièces abandonnées par Georgel : tuyaux de bois du Basson, clavier ancien plaqué d'ébène. Celles-ci, ont donné des indications pour la restauration actuelle. Quelques travaux effectués vers 1970 par Philippe Hartmann et un traitement des bois ont permis de sauvegarder cet instrument jusqu'à la restauration (1996-1998) , confiée à Jean Deloye facteur d'orgues à Audelange (39).
La tradition orale faisait état d'un relevage par Jacquot en 1941. Sa signature a été retrouvée par Jean Deloye sur un morceau de peau collé dans le sommier ("Haut les cœurs, vive le France, Th Jacquot août 1941"). La mécanique suspendue est reconstituée à partir de l'ancien clavier restitué en copie, le rang de tierce du cornet a été refait, la transmission de la première octave du Bourdon 16 de Pédale au manuel, due à Georgel ou à Jacquot, supprimée. Les tuyaux de bois trop vermoulus ont été faits en copie, et le réservoir à plis parallèles a été restauré.
L’instrument à un clavier est contenu dans un buffet plat à trois tourelles, caractéristique de Rinkenbach, verni en faux bois façon chêne clair, avec la console en fenêtre et les jeux de pédale derrière le buffet.

Composition:
Manuel
(54 notes C-f''')
Pédale
(18 notes C-f) *

Bourdon 16 (c-f''')
Montre 8
Bourdon 8
Salicional 8
Viola 4
Flûte 4
Nasard 2 2/3
Doublette 2
Basson-Hautbois 8
Cornet V (c'-f''')

Bourdon 16
Flûte 8
Flûte 4
Basson 8


Tremblant
* portée à C-c’ par tirasse.

- Archives départementales de la côte d'Or série II0 , série V, Bulletins paroissiaux
- Noël, Pierre, Le canton de Seurre, géographie, description, statistique : histoire spéciale de chaque commune / d'après des renseignements mis en ordre par P. Noel,.Impr. de Darantière (Dijon)-1888 1 vol. (131 p.) : carte ; in-8
- Guéritey, Pierre Marie, Pagny-la-Ville, L'orgue Valentin Rinckenbach de l'église Saint-Léger, Pagny-la-Ville 2000.

© Texte et photo Pierre Marie Guéritey


lundi 5 novembre 2012

Le Salon du Livre 2012 à Saint Jean de Losne

Le 11 novembre 2012, c’est la 14° édition du Salon du livre à la salle polyvalente de Saint-Jean-de-Losne, place du Port Bernard.
Organisé par l’office de tourisme Rives de Saône, le Salon réunit une douzaine de bouquinistes, marchands de livres anciens, cartes postales et vieux papiers.
Quelques auteurs invités, des passionnés, vous feront découvrir leurs dernières publications : Patryck Vaucoulon, naturaliste, photographe animalier et aquarelliste, Pierre Causeret, astronome, et les historiens du territoire : Alain Cessot (Losne) et Jean-Louis Rousselet (Seurre).
Ce sera l’occasion en ce dimanche d’automne, de découvrir quelques ouvrages ou documents rares, de compléter sa bibliothèque en faisant une bonne affaire, et de découvrir ou revoir Saint-Jean-de-Losne (20 km de Dole, 30 km de Dijon).
Ouverture de 10 h. à 18 h. (entrée 1€, gratuit pour les enfants jusqu’à 14 ans, buffet, buvette).

samedi 3 novembre 2012

« Le Massacre des gros oiseaux par les sans-culottes »

Le Comité départemental pour l’étude de la Révolution en Côte-d’Or et les Archives Départementales de la Côte d’Or organisent le 9 novembre 2012 de 9h à 18h. aux Archives départementales, 8 rue Jeannin à Dijon une Journée d’études : « Emblèmes et Symboles de la Révolution en Côte d’Or ».
Dans le cadre de cette journée, Pierre Marie Guéritey présentera à 10h10 un exposé intitulé « Le Massacre des gros oiseaux par les sans-culottes ».
A travers les archives de la période révolutionnaire, mais pas seulement, seront présentées les vicissitudes de quelques «oiseaux», considérés - peut-être - par les révolutionnaires comme des symboles du « fanatisme » : les coqs des clochers, les anges et particulièrement les aigles servant de pupitre dans les églises. Quelques exemples montreront le processus qui a conduit à la disparition de la plupart de ces objets et surtout comment les archives permettent de préciser l’origine de certains, anciens ou plus récents, qui ont disparu ou qui se trouvent dans des églises de Côte d’Or.

Vous êtes cordialement invités à cette conférence et à tout le colloque qui se déroulera aux Archives départementales de la Côte d'Or, 8 rue Jeannin à Dijon, de 9h à 18h. L'entrée en est libre et gratuite.
Voici le programme :

Les derniers beaux jours… à Saint-Jean-de-Losne

Ils semblent maintenant derrière nous, mais nos visiteurs en ont profité.
En octobre, nous avons reçu la visite de l'association pour le Renouveau du Vieux-Dijon, et de l’association Notre Dame des sources d’Authume (Jura).
Ces groupes ont découvert le patrimoine de Saint-Jean-de-Losne.
A l’hôtel de ville ils ont pu voir les souvenirs historiques, le tableau monumental « La belle-défense de Saint-Jean-de-Losne », le papier peint du salon d’honneur (de la manufacture Réveillon, XVIIIe s.) , le poêle en faïence (XVIIIes. restauré en 2011).
Une nouvelle salle abrite maintenant deux tableaux appartenant à la mairie, que j’ai fait sortir du grenier où ils étaient relégués depuis plusieurs années : «Inauguration de la ligne de Saint-Jean-de-Losne à Lons-le-Saulnier l’arrivée des ministres à Saint-Jean-de-Losne 23 juillet 1905 » du peintre Saint-Jean-de-Losnais Louis Dumontant, exposé pour les journées du patrimoine 2011, et un « Bord de mer », du peintre Paul Givry, identifié comme le port de Barfleur, donné à la Mairie en 1916. Cette toile de grandes dimensions, avec son cadre d’époque, a été seulement nettoyée et mérite une restauration.
La visite de l’église Saint Jean-Baptiste est toujours une source d’étonnement, en effet, la majeure partie du mobilier antérieur à la Révolution a été conservée et, de la chaire à prêcher de 1604, en passant par l’orgue de 1768 et le maître autel avec baldaquin de 1784, les éléments le plus importants sont encore là, y compris les confessionnaux de 1769 et les tambours de portes de 1773. Le savoir faire des artisans de la ville et d’artistes de passage est directement accessible. Le bâtiment lui-même est un exemple de gothique flamboyant tardif (XVIe s.), sa réalisation en briques en fait un exemple rare d’une grande église homogène ainsi construite à cette époque.
La promenade ne serait pas complète sans la croisière sur la Saône à bord du « Vagabondo » avec déjeuner, et passage d’une écluse : trois heures de découverte de la Saône et de ses rivages entre Saint-Jean-de-Losne et les Maillys.


Chaque groupe organise sa journée à sa guise autour de ces temps forts. L’Association Notre-Dame des Sources a terminé sa journée à l’abbaye de Citeaux, le groupe de l’Association des amis du Vieux Dijon qui s’était arrêté d’abord à Brazey pour admirer l’aménagement urbain (mairie, écoles, Eglise) du XIXe s. est allé ensuite à Auvillars-sur-Saône pour une visite de la très belle église de ce village (Vierge à l’enfant XVe s, gisants d’enfants XVIIe s. attribués au sculpteur Dubois), avant de terminer la journée à l’église de la Nativité d’Allerey (71) célèbre par ses fresques du XVIIIe s.
Encore une fois, on a pu constater que le territoire de la communauté de communes Rives de Saône et ses alentours, autour de Saint-Jean-de-Losne offre des ressources patrimoniales importantes. Les visites guidées permettent de comprendre l’importance de ces monuments et mobiliers (souvent classés MH, qualifiés à tort de « petit patrimoine ») et de satisfaire les publics les plus exigeants en matière d’histoire et d’histoire de l’art.
Nous donnons rendez-vous en 2013 à tous les groupes des environs (Jura, Haute-Saône, Doubs, Saône et Loire, Haute-Saône…) amis de la nature, de l’histoire et du patrimoine.
Contact : office de tourisme Rives-de-Saône, Antenne de Saint-Jean-de- Losne
' 03.80.37.15.70 ; info@saintjeandelosne.com
© Photos
© Texte Pierre Marie Guéritey